overworked - sloane

mandatory break by andrea
cw: n/a

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Andrea a réussi l’impossible.
Plusieurs fois.
Elle a trainé Sloane en dehors de la tour d’Icarus pour la faire manger, menacer à quelques reprises de jeter son téléphone par la fenêtre du taxi, avant que, finalement, son amie donne l’impression de se détendre. Autant qu’une accro au travail puisse l’être. Rien de bien poussé, pour une fois, elles se sont retrouvée dans l’appartement de Sloane.
Andrea commence à le connaitre aussi, retient son commentaire sur le fait que Sloane devrait engager une femme de ménage. Elles ne sont pas toutes accro au rangement comme elle.
Sloane n’a probablement jamais été battue pour une maison mal rangée.
La pensée ne l’effleure même pas, alors qu’elle ouvre les fenêtres pour laisser l’air frais rentré, et qu’elle se pose ensuite dans le canapé de Sloane. Les sushis ont été commandés en cours de route, le téléphone rangé non loin pour suivre l’arrivée de la pitance.
“Tu sais, il faudrait te mettre une plante, pour te motiver à passer un peu de temps chez toi.” Andrea a elle-même quelques petits bouts verts qu’elle entretient parcimonieusement. Ce n’est pas ce qui la garde le plus souvent chez elle (c’est sa machine à coudre), mais c’est une bonne discipline.
Regarder autre chose que soi-même survivre.
Quelque chose de moins difficile que les Sept qui n’arrêtent pas leurs frasques éternelles.
Il parait que Jeremiah a disparu de la surface de la terre.
Pas que ça inquiète Andrea.
Du moment qu’elle peut mettre le grappin facilement sur Liam.
Et sur June.
“Je devrais te menacer avec un nouveau spa.” Elle rit pour elle-même, Andrea, se rappelle de la douce victoire d’avoir réussi à amener son ami dans ce coin de thalasso. “Comme ça au moins tu aurais une raison pour te reposer un minimum 3 heures.” Très bonne idée, de mettre Sloane dans un endroit humide où elle ne peut pas avoir accès à son téléphone.
Le monde n’a pas brûlé la dernière fois.
Il pourra s’en remettre la prochaine fois que Sloane n’est pas joignable pour un petit temps.
ft.  @Sloane Hatcher  

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Andrea est une amie précieuse.
Vite propulsée au rang de meilleure amie. D’alliée. De soutien.
Depuis quelque temps, Andrea n’est plus une amie.
Elle est un garde-fou. Une barrière hérissée entre Icarus et Sloane. Un obstacle au surmenage qui guette.
Une baby-sitter non-sollicitée, que Sloane dirait, du haut de sa mauvaise foi la plus amère. Mais elle ne l’a jamais ressenti ainsi. Elle l’a toujours vu d’un bon œil. Tantôt reconnaissant, bienheureux, tantôt blasé, agacé. Derrière l’insistance d’Andrea, bien loin l’envie de nuire. C’est tout le contraire. Alors, Sloane finit toujours par baisser les armes et suivre son amie. Ce soir, jusqu’à chez elle pour ce qui s’annonce être une soirée tranquille.

Les pieds nus survolent le parquet jusqu’à la cuisine. Là où est déposé ses téléphones. Celui pour ses contacts personnels ne sonne jamais ou presque. L’autre est un enfer, une crise d’angoisse pour beaucoup. Pour Sloane, c’est son quotidien. Elle tente de ranger un peu l’espace, faire oublier qu’elle n’y passe pas assez de temps pour envisager de remettre à sa place chaque objet. Du coin de l'œil, elle observe Andrea ouvrir les fenêtres. Elle agirait comme on agirait chez une personne âgée qui vit recluse chez elle. À laisser l’air frais entrer afin de chasser l’odeur de renfermé, de faire oublier la solitude. “Tu sais, il faudrait te mettre une plante, pour te motiver à passer un peu de temps chez toi.” Le coin d’un sourire s’étire, grandit sur son faciès. Un brin moqueur, un soupçon amusé, lorsqu’elle pense à Wyatt et ses centaines de plantes. Lui en a plein, ça ne l’empêche pas de beaucoup travailler à l’hôpital. D’ailleurs, elle s’interroge. Se demande ce qu’il fait actuellement. Est-ce que lui aussi a une meilleure amie qui l’oblige à prendre du repos ? Un égarement, avant de se concentrer de nouveau sur la conversation, sur Andrea. “J’ai déjà Hector.” Geste de la main en direction du cyberdog qui n’a rien demandé. La truffe se lève, l’air de se questionner. Doit-il parler ? Non. Jamais. Surtout si c’est pour donner à Andrea un détail sur sa santé. “C’est suffisant.” Hector et Andrea. Deux contre une. Combat inégal.

Elle entreprend de ranger la vaisselle qui sèche depuis la veille, quand la menace tombe. Pire que la foudre qui s’abattrait à deux pas de l’appartement. Ça oblige l’attachée de presse à arrêter ses mouvements, à se tourner vers son amie. “Quoi ?! Mais pourquoi !” L’indignation rend la voix un ton plus aigu. Sloane fait déjà bien assez pour encore être attirée dans une séance spa. “Tu oublies que je dors. Et je dors bien plus que trois heures par nuit, n’est-ce pas Hector ?” Le beagle se met sur ses pattes. Quelque part, une requête est lancée pour connaître dans la seconde toutes les statistiques de sommeil de Sloane. Aussitôt les résultats obtenus, la voix d’Hector se fait entendre. “La moyenne de temps de sommeil des sept derniers jours est estimée à six heures et vingt-sept secondes, avec un temps de sommeil léger la nuit dernière de cinq heures, un sommeil profond de cinquante-trois minutes et un temps de sommeil paradoxal d’une heure et trente-cinq minutes.” Les statistiques ne sont pas glorieuses. Elles sont toutefois bien au-dessus des trois heures de repos. Ce qui pousse Sloane à se tourner vers Andrea, les sourcils levés. “Tu vois, même lui le dit !” La mission d’Hector étant terminée, il se recouche dans son coin, attendant le prochain geste de Sloane pour l’enregistrer et en mesurer l’impact sur sa santé. Andrea aussi est épiée. Son rôle est de veiller sur la santé de toute personne mettant les pieds ici.

L’un des téléphones se met à vibrer sur le marbre du plan de travail. Le son résonne bien plus que d’habitude. Peut-être parce que cette fois, il y a Andrea et qu’il faut jouer le jeu de l’indifférence. Tout de même, Sloane jette un regard furtif en direction des appareils, note que c’est celui du travail, revient sur Andrea. Couvrir le son du téléphone à tout prix, comme si son amie ne l’avait pas encore entendu. Sait-on jamais qu’elle ait perdu l’audition en trois secondes. “Au lieu de dire n’importe quoi, tu veux boire quelque chose ?” Ça ne suffit pas. Le téléphone continue de vibrer. C’est un appel. Sloane abandonne la vaisselle à ranger, ouvre le frigo. “J’ai de tout. De l’eau, du jus de fruits, du vin, de la bière, des sodas…” C’est vrai qu’elle a de tout. À croire qu’elle est prête pour accueillir une fête ou des ami·e·s, à n’importe quel moment. Chose qui n’arrive jamais. Mais ça l'arrange bien, à cet instant, quand elle tente tant bien que mal de recouvrir le son du vibreur.

 @Andrea Regan  

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cw: blague explicite

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“J’espère que Hector vibre, aussi.” Elle rit un peu à sa plaisanterie. L’univers a envie de se joindre au jeu, fait vibrer autre chose. Andrea reconnait le son du téléphone en appel. Le fait qu’elle reconnaisse qu’il s’agisse de celui de Sloane l’inquiète aussi. Elle passe trop de temps en compagnie de son amie. Le sien est toujours en silencieux, personne pour l’appeler en urgence, Liam, la seule personne qui compte, sait bien que si il a un problème doit appeler Sloane, plutot qu’elle.
Il n’y a pas de jalousie.
C’est ainsi.
Andrea est libre.
Sans attache.
Personne qui ne dépend d’elle, personne qui ne s’attache à elle.
Pas comme ça.
Alice.
“Je suis sûre que tu dors parce que tu en a physiquement besoin.” Si Sloane pouvait ne pas s’écraser de fatigue, elle courrait partout dans New Blossom à régler les frasques que commettent les fameux Sept.
Et c’est Andrea qu’on traite de babysitteuse, vraiment? On lui propose une boisson, Andrea se retourne depuis le canapé, le bras appuyé sur le dossier pour mieux entendre ce que lui propose Sloane. Mais elle n’entend rien, un bourdonnement qui dérange l’air. “Tu ne veux pas répondre?” Ce n’est pas proposé par plaisanterie. La demande est sincère. “Sinon, je te promets, je le donner à Hector. Des puces pour ses puces.” Elle se relève un peu difficilement du canapé de Sloane, pas habituée à la hauteur, prend appui sur sa canne. Une fois sur ses deux jambes, elle s’approche de la cuisine, pousse Sloane de devant le frigo. “Je vais prendre du vin.” Elle s’empare elle-même de la bouteille, ne fait pas de commentaire sur le contenu du frigo (n’en penses pas moins). Elle connait assez bien la maison de Sloane pour trouver le tire-bouchon, sortir deux verres. “Et après ça”, elle parle du téléphone. “C’est moi qui répond.” Elle a déjà un sourire sur les lèvres.
Ca promet.
ft.  @Sloane Hatcher  

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La blague fait rire intérieurement. À l’extérieur, Sloane lâche un “Ah. Ah. Ah.” grincheux. Pas envie de laisser à son amie la joie de la faire rire. Hector, c’est une corvée. Un colocataire imposé. Une présence intrusive. Qu’elle s’oblige à supporter pour tranquilliser sa mère. Elles se voient si peu, n’arrivent pas à se parler souvent. Alors c’est bien un truc qu'elle peut faire pour elle. Si au début, Sloane le détestait, elle éprouve maintenant pour lui une ambivalence amour/haine pas des plus simples. “Je suis sûre que tu dors parce que tu en a physiquement besoin.” Elle hausse les épaules. “Comme tout le monde, non ?” Non, pas comme tout le monde. Il y en a qui s’épuisent moins, qui se reposent plus. Elle, elle tire, étire les journées ; force son corps à endurer encore plus ; cherche à travailler toujours davantage. Jusqu’à s’endormir sur son canapé de fatigue et ne se réveiller que grâce aux notifications de son téléphone.

Le même téléphone qui s’agite, vient briser la promesse d'une soirée tranquille. Sloane résiste. Y voit là une tentative de combattre son addiction au travail, au contrôle. Presque fière de ne pas se jeter dessus fébrilement, quand l’envie la dévore tant. Mais on la pousse. Andrea l’invite à décrocher. Répondre ou voir son smartphone entre les crocs robotiques d’Hector. Alors, Sloane abandonne le frigo. Elle en est chassée, de toute façon. Elle prend son téléphone. “C’est le bureau.” qu’elle annonce. Regard lancé à Andrea. La voilà qui attend l’autorisation. Elle en est là. À se demander si son amie la met à l’épreuve, le but étant de voir si elle craquera et répondra, plutôt que d’éteindre l'appareil et de laisser les autres se démerder. Ce ne serait pas son genre. Andrea est plus frontale. N’est pas vicieuse et manipulatrice. Elle ne le ferait pas. Elle préfère annoncer les peines et sanctions à haute voix, plutôt que de torturer les esprits. “Oh ! Tu veux devenir ma secrétaire maintenant ?” Andrea serait la pire ennemie de toute personne essayant de joindre l’attachée de presse. Elle serait un obstacle impossible à surmonter. Surtout en dehors des horaires normaux de travail. “Ce ne sera pas la peine, je décrocherais si ça rappelle.” C’est que ce sera vraiment urgent. Question de vie ou de mot. Reste à savoir si on parle de la vie d’une personne ou d’une réputation.

L’appel est coupé, dans l’espoir de bien faire comprendre à son collaborateur que ce n’est pas le moment. Ça leur accorde trente secondes de répit. De silence. Sûrement le temps pour l’autre de s’étonner, de se demander s’il faut insister, avant de lancer un nouvel appel. Sloane, elle, a le temps de tendre la main pour prendre un verre de vin, de tenter de repousser le travail de ses pensées. Trente secondes passent et le téléphone vibre de nouveau. La main abandonne l’idée du verre, se précipite plutôt vers l’appareil. En tête encore l’intention d’Andrea de prendre l’appel. “Oui ? … non, ce n’était pas une erreur, j’ai refusé l’appel… qu’est-ce qu’il se passe ?” L’échange avance et Sloane finit par tourner le dos à son amie. Cache la montée de stress qui débarque, les méninges qui s’élancent dans une course folle à toutes les hypothèses. Elle pose une main à plat contre le meuble, les doigts tambourinent. “Qui est au courant ? … okay, je vois. On ne lui en parle pas tant qu’on ne sait pas ce qu’il en est réellement. Trouve le contact de cette personne, il faut qu’on puisse lui parler dès que possible.” Mais demain. Pas ce soir. Ce soir, elle aurait bien besoin de ce verre de vin. “Parfait, merci ! Je dois te laisser, je ne suis pas seule… je sais, je sais, ne t’excuse pas, ce n’est pas grave… oui, c’est ça… oui, allez, je dois… oui, pas de problème… Vince ! C'est vraiment gentil, mais je dois raccrocher. Bonne soirée !” Appel terminé. Il faut une poignée de secondes pour sortir de la conversation et être capable de se retourner, de sourire à Andrea comme si son service n’était pas en feu et d’offrir toute sa décontraction à son amie. Soirée détente, on a dit. Elle essaye, Sloane. Vraiment. “Vince s’excuse d’avoir dérangé notre date, il a hâte de te rencontrer et te souhaite une excellente soirée.” Parce qu’évidemment, c’est la seule raison qui pouvait l’occuper et la tenir éloignée de la tour d’Icarus. “Ah et il pense que tu es un homme.” Esprit étriqué de celui qui ne l’a connue qu’aux bras d’un homme. S’il savait. Mais non, il ne saura pas. Sloane prend son verre, s’octroie une gorgée de vin. “Bon alors, le poste de secrétaire ?” Un sourire la gagne, évacue les relents de fatigue. “Je te juge, c'est une super opportunité ! C’est un travail jour et nuit qui consiste à ignorer les appels ou à répondre et à dire que je ne suis pas disponible. Le salaire n’est pas mauvais. La cheffe est franchement vraiment sympathique et elle acceptera les retards, si tu débarques avec un brownie.” Pas compliqué de soudoyer l’attachée de presse. Suffit de la piéger avec un gâteau au chocolat. Consolation bienvenue quand la journée semble l’emporter au large et la recracher quelques mètres plus loin, plus dépitée et énervée que la seconde d’avant.

 @Andrea Regan  

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cw: patronizing

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“C’est le bureau. – Qui d’autre?” Andrea n’est pas dupe pour unes seconde, douterait, surtout qu’il y ait une autre entité qui s’élève au pareil statut de divinité, pour Sloane. Le regard est espiègle et la bouteille est ouverte facilement. Elle siffle d’admiration, les sourcils haussé, une surprise évidente devant la motivation de Sloane de ne pas répondre à son employeur. “Tu sais qu’ils vont rappeler, n’est-ce pas?” Et elle ricane doucement quand sa parole est prophétesse, bouscule doucement Sloane d’un coup de bassin pour retourner à la chasse elle-même des verres de vin, qu’elle sert généreusement. Elle écoute d’une oreille la conversation, décroche quand elle comprend que c’est bel et bien du travail.
Ca n’intéresse pas Andrea, pas comme ça, et elle retourne s’installer dans le canapé, trainasse un peu sur l’ARGO, prend une photo en toute discrétion de Sloane, l’upload dans ses stories, en tagant justsloane avec une remarque “find yourself a boss woman like mine”, relève soudainement la tête quand elle comprend que Sloane lui parle enfin. “Alors, qui est mort?” Ironie, même si c’est une situation qui pourrait arriver, les Sept sont plus souvent sur des tournages que dans les rues à braver le feu et l’action. “Merci, à Vince”, dit-elle en soulevant son verre, qu’elle rabaisse immédiatement quand une remarque hétéronormative vient casser l’ambiance. “Ah non! Donne moi ton téléphone, je vais lui faire entendre ma voix bien féminine, il va voir.” Elle tend son bras vers l’objet du diable, consciente que Sloane ne lui laisserait pas une occasion pareille.
Tant pis, Andrea est une femme pleine de ressource et elle n’hésitera pas à la jouer salement. Elle n’a pas peur des rumeurs, elle.
Une offre est faite, pour tenter de détourner son attention et elle lève les yeux au ciel aux avantages qui ne sont pas aussi intéressants que ça. “Et me retrouver avec des agrafes dans le front? Non merci.” Oui, elle les a entendu, celles là. Andrea ne veut pas se retrouver à avoir les foudres de Sirena. “Si je voulais être une secrétaire, penses-tu que je me serais vraiment donné tout ce mal à trouver le meilleur célibataire de la ville?” Elle étire sa jambe valide, sourit, s’amuse. L’idée même est saugrenue. Elle n’a jamais fait de travail de basse classe depuis que Rick l’a enfermée dans une prison sur-mesure. Depuis, elle a compris qu’elle pouvait naviguer le monde autrement.
Et qu’est-ce qu’elle aime, ce qu’elle en fait du monde, Andrea.
ft.  @Sloane Hatcher  

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Qui est mort ?
Ça lui arrache un sourire en coin. Trois mots qui parviennent à dédramatiser la situation, malgré leur lourdeur. Personne n’est mort. Pas encore, du moins. D’ailleurs, elle redoute le moment où elle recevra cet appel. Surtout si certains noms en sortent. June, en premier. C’est celle qui compte le plus maintenant. Elle repousse l’idée, offre à Andrea un débrief partiel de la discussion, lui épargne les détails professionnels pour ne se concentrer que sur la partie personnelle. Vince et ses stéréotypes. Sloane repousse la main tendue par une légère tape. “Pas touche ! Tu ne vas rien faire du tout !” Hors de question de filer son téléphone à Andrea. Une distance de sécurité doit être mise en place entre les deux. Il faut également s’assurer que les deux ne soient pas seul·e·s dans la même pièce. Sinon, que pourrait-il se passer ? Ça non plus, Sloane ne désire pas l’imaginer.

Pourtant, elle projette Andrea dans le rôle de secrétaire. En charge de gérer ce smartphone des enfers. Il serait vissé à sa main, prêt à être décroché à toute heure, par tout temps. Sloane grimace au souvenir de la menace d’Elvira. Ne sait plus comment assurer la sécurité de ses employé·e·s quand l’ennemi·e entre par la grande porte. En fait, elle n’a jamais su les préserver. Elle avait juste l’impression de le faire jusque-là. Et puis, il y avait eu les attentats et avec les explosions, ses illusions ont brûlé. Elle se laisse tomber dans le canapé, à côté d’Andrea. “Donc, j’imagine que je devrais continuer de gérer mes appels.” Et en même temps, elle ne souhaite à personne d’avoir ce téléphone en permanence à côté de soi. Il ronge la quiétude, il balaie la sérénité. Il dévore tout, ne laisse derrière lui que du stress et de l’adrénaline à foison. Et puis d’un coup, le goût d’une terrible révélation. Celle de l’oisiveté d’Andrea, l’ayant conduite dans les bras de Liam. Sloane a un rire. “Aaah, ce n’est donc pas par amour ? Moi qui le pensais ! Je tombe de haut ! Vous formez tellement un beau couple ! Quel dommage !” Il y a pourtant du vrai dans ses propos. Pas qu’elle tombe de haut. Plutôt qu’elle trouve qu’iels vont bien ensemble. Couple amical formé pour se dresser contre les requins et autres responsabilités. Se marier avec son ou sa meilleur·e ami·e, voilà peut-être la solution à tous les cœurs brisés et à toute la pression sociale.

Sloane avale une gorgée de son vin, avant de reprendre. “Et en même temps, tu aurais été mal barrée avec les autres Sept… il n’y en a pas beaucoup que je recommanderais.” À choisir, Liam et June sont en tête de liste. Les autres… les autres, Sloane ne veut même pas y penser. Même Theodore, qui semble n’avoir rien à se reprocher, a ses défauts insurmontables. Notamment sa capacité à se croire divin au quotidien. “Tu as fait le bon choix avec Liam.” Jusqu’à preuve du contraire. Mais Andrea, au moins, a su ne pas se lier à une dangereuse manipulatrice compulsive ni à un tueur vengeur. Elle s’en sort bien. Un relent d’amertume et de chagrin débarque, sans prévenir. Le passé n’est pas si lointain. La preuve. Slaone en est encore à apprendre à travailler avec Rhys, sans le juger, en essayant de retrouver un certain niveau de confiance. Du moins, assez pour collaborer. “Du fromage ?” qu’elle demande subitement. Ce n’est pas son devoir d’hôtesse parfaite qui se rappelle à elle. Plutôt une fuite vers d’autres sujets.

 @Andrea Regan  

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cw: patronizing

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Andrea prend un air rayonnant, trop pour que ça soit vrai, mais il lui colle terriblement bien à la peau.
Elle a joué l’épouse heureuse trop longtemps, pour que ça ne soit pas parfait.
“Tu trouves aussi? C’est qu’elle me rend si heureux.” Le rire chasse l’expression empruntée, surjouée. “Ce n’est pas compliqué de jouer l’amour, tu sais.” C’est plus compliqué d’être quelqu’un d’autre, sans filet de sûreté. “Seeker était plus compliqué.” Elle regretterait presque la challenge qu’était l’autrice.
Elle regrette beaucoup de choses* de cette époque.
Mais elle est révolue, et elle sait quand une chose* est perdue définitivement.
“Regarde.” Elle pivote dans le canapé, attrape la main de Sloane, paume contre paume. “Ah.” Elle plaque ses cheveux en arrière, reboit une gorge acceptable de son vin, plie sa jambe de chair sous ses fesses. Et ça se joue doucement, la manière dont les émotions se jouent dans ses yeux, une expression qu’Andrea n’a jamais en temps réel (elle ne sait plus aimer), les respirations plus longues, la pression qu’elle met, entre ses doigts et ceux de Sloane.
Ca ne dure que quelques secondes, pendant lesquelles Andrea dévore Sloane des yeux, comme elle dévore Liam d’amour devant les caméras.
Et en un haussement d’épaule, tout disparait, elle retrouve ses traits de renards, une légèreté usuelle, protectrice. “Les gens sont tellement conditionnés à croire ce qu’ils voient. Il suffirait qu’on se dise je t’aime devant les caméras et ça serait parfait. Alors qu’en fait, je lui parle juste de ce que j’ai envie de manger quand je lui murmure à l’oreille.” Elle reprend une position plus confortable dans le canapé. “C’est un bon acteur aussi.” Elle reconnait aussi, qu’il faut une certaine alchimie à l’écran.
Il suffit d’y croire suffisamment.
Et quelques années de théâtre.
Le reste s’imagine tout seul.
“Tu as fait le bon choix avec Liam. – C’est le plus doux, c’est vrai.” Elle connait assez June pour savoir qu’il y a une certaine noirceur qui s’attarde à l’autre manipulatrice de lumière. Vraiment, ça aurait été intéressant de le faire de cette manière. Mais les médias ne sont pas au courant de la relation que June et Andrea entretiennent.
Moins intéressant, moins croustillant.
L’offre du fromage est acceptée, et Andrea suit Sloane du regard, se retourne vers son hote, appuie ses bras sur le dossier du fauteuil. “Et toi, comment ça se passe avec Rhys? Tu as réussi à tourner la page?” Elle n’a jamais été une femme à faire des fleurs aux autres, éviter les sujets blessants, les vieilles blessures et cicatrices.
Andrea pense sincèrement que les femmes sont plus belles marquées.
Et il faut prendre soin de se souvenir des heurts passés.
Après tout.
Peut-être que Liam lui brisera le cœur.
(lui aussi).

*personne
ft.  @Sloane Hatcher  

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“Ce n’est pas compliqué de jouer l’amour, tu sais.”
Oh, elle sait. N’est-ce pas ce qu’a fait Rhys ? Ce qu’elle a fait aussi, quand la rupture était officieuse ? Mais il est vrai qu’Andrea est douée dans ce domaine. Avec Liam, iels forment une parfaite illusion. Celle d’un amour possible entre deux personnes aux parcours différents, aux générations différentes. C’est possible. C’est ce que leur couple crie au monde entier. C’est la comédie qu’iels poursuivent en public. Pas besoin de démonstration pour le croire, mais Sloane n’échappe pas à la main qui l’attrape. Pas plus qu’elle n’échappe au regard intense d’Andrea. Il y a tout dans ses yeux. Les premiers rires, les premiers baisers, les premières caresses, les premières larmes, les premières disputes, les premières victoires, les premiers projets. Rien n’existe et pourtant, tout se trouve dans ses deux iris. Ça ne se joue pas que là. C’est aussi dans la position, dans les mains qui se pressent.

L’instant d’après, tout se brise. Les mains se séparent, le regard change, la position aussi. “Wow, tu m’as mis les frissons.” Elle se frotte les bras, se secoue, un rictus aux lèvres. “J’ai cru que tu allais me demander en mariage !” Andrea a toujours été une bonne comédienne. Un talent gâché. Elle pourrait rencontrer le succès devant la caméra, à réciter des lignes apprises par cœur. Elle en vit autrement, aujourd’hui, en se prêtant au jeu des journalistes et d’Icarus. Sloane rit, s’amuse à imaginer Andrea parler de tacos au creux de l’oreille de Liam. “Ne répète jamais ça dans une interview, s’il te plaît !” Ça tuerait tout le glamour de leur couple. Pourtant moins pire que de susurrer à Liam de ne pas oublier de racheter des sacs poubelles la prochaine fois qu’il fera les courses. Si tant est qu’il fasse ses courses. Qu'il les fasse ou pas, il est le plus terre-à-terre. Le plus humain. Le plus empathique des Sept. Il n’a rien à faire ici. Devrait plutôt vivre une vie loin des projecteurs, ça lui conviendrait mieux.

La proposition de fromage est acceptée. Alors, elle embarque son verre de vin pour préparer les victuailles. Et à la question, Sloane est lente à répondre. Lente à sortir le fromage du frigo. Lente à se retourner vers Andrea. Elle pourrait mentir. Ce serait si simple de lui dire que tout va bien, qu’elle a définitivement tourné la page, qu’elle ne pense plus à Rhys, qu’elle n’a plus aucun ressentiment. C’est plus dur de dire la vérité, mais ce sont parfois les choses les plus difficiles qui sont les plus libératrices. “Ça se passe aussi bien que possible. On arrive à rester professionnel·le·s, au moins. On peut rester ensemble dans la même pièce et travailler. De là à dire que j’ai tourné la page…” Elle a une moue. Sort un couteau, une planche à découper, un plat. Il y a les autres, aussi. Leurs mots. Leurs regards. Ils attendent que quelque chose éclate, ils espèrent des larmes et des cris. Ils projettent leurs ruptures sur elleux. Et puis, il y a elle. Sa propre ennemie dans ce deuil. “Il y a encore des choses qui me font penser à lui et j’ai toujours des vagues de colère quand je repense à ce qu'on a vécu. Mais j’imagine que c’est mieux que d’être triste ?” Triste, elle l’est parfois. Quand elle se rappelle de ce qu’iels auraient pu construire ensemble, des histoires auxquelles elle a crues.

Sloane soulève son verre de vin. Elle arrête le mouvement à l’orée des lèvres. “Sinon, je vois quelqu’un.” qu’elle articule rapidement, avant de noyer la révélation dans la boisson. Voir quelqu’un, c’est vite dit. Rien d’officiel, rien d’engageant, juste de bons moments. Pour ne surtout pas paniquer à l’idée de tomber amoureuse et de voir son coeur être brisé. Encore. Le fromage découpé, déposé sur la plat, Sloane revient avec et le pose sur la table basse. “Ne te fais pas des films. Il n’y a rien. C’est juste…” Quoi ? Iels n’ont pas défini leur relation. N’ont jamais mis de mot dessus. Parce que tout est simple avec Wyatt. Il suffit de suivre le rythme, sans se poser de question. Un miracle pour Sloane. Qui se pose beaucoup trop de questions. Même avec Wyatt. “... un amant.” Une grimace en articulant le mot. Pas convaincue elle-même que ce soit le bon terme. Alors, elle se tourne vers Andrea, appuie son épaule contre le dossier du canapé. “Et toi, alors ? Tu as des prétendant·e·s ?” Derrière la diversion curieuse, l’attachée de presse s’éveille. Prête à tiquer intérieurement à l’annonce d’une aventure extra-conjugale. Pas foutue de rester endormie, cette attachée de presse.

 @Andrea Regan  

mandatory break by andrea
cw:

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“Je fais aussi une très bonne demande en mariage!” Elle rit, noie la panique qui s’éveille un peu aux souvenirs. Heureusement, l’expérience avec Liam la rassure. Elle sait que Rick ne peut plus la toucher, l’atteindre.
Elle préfère vivre dans ce monde, où il n’y a plus la menace de son ex-mari.
Elle avait oublié ce que ça faisait d’être libre.
Sloane, en comparaison, a encore l’ombre de Rhys qui plane. “La colère est une bonne chose. Je ne sais plus quelle étape du deuil c’est, mais c’est une bonne voie.” Andrea aime la colère, un mot si simple qui dissimule un maelstrom complexe d'émotions. Un peu pareil de ce qui la traverse quand Sloane avoue avoir une nouvelle relation. Andrea tousse le vin qu’elle était occupée à boire, se retourne vivement vers son amie (qui n’en a que faire qu’elle s’étrangle et continue d’offrir les informations au compte goutte). Elle se reprend bien vite, heureusement. “Sloane Hatcher, un amant?!” Elle fait signe à Sloane de se rapprocher plus vite. “Je veux tout savoir.” Elle n’y coupera pas.
Elle se retourne vers le cyberpet, lui échappe un “t’as de la concurrence”, doute que l’animal en boite comprenne quelque chose. “Et toi, alors ? Tu as des prétendant·e·s ? - Non, tu ne vas pas t’en sortir comme ça.” Elle est plus intelligente que ça, Andrea. Pas foutue de placer Thimphou sur une carte, mais ne se laissera pas berner par une question qui suppose qu’Andrea ait assez d’égocentrisme pour rater une occasion d’obtenir toutes les informations sur l’amant mystérieux. “Il n’y a rien d'intéressant, voilà.” C’est vrai, quelques coucheries, sans plus.
Andrea a plus important à protéger qu’une envie charnelle.
“Alors. Il a un petit nom? T’as des photos?” Pour ça, elle autorisera Sloane à reprendre son téléphone.
ft.  @Sloane Hatcher  

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TW : dick pic

“Je fais aussi une très bonne demande en mariage !” Que de talent en la personne d'Andrea. Vraiment. Et Sloane rit à cette idée. “Ça ira, merci, je ne pourrais pas te dire non, si tu me demandais !” Elle a assez donné en termes de mariage. Même si celui avec Andrea aurait une autre saveur qu’avec Byron, elle en est certaine. Et puis, il y a Rhys. Rhys et tous leurs projets avortés. Rhys avec qui, peut-être, elle aurait pu envisager de s'engager de nouveau. “La colère est une bonne chose. Je ne sais plus quelle étape du deuil c’est, mais c’est une bonne voie.” Elle a le sourire doux amer. Partagé entre la joie de voir une fin à son chagrin et le dépit d’avoir encore du chemin à parcourir. Beaucoup de chemin. “Alors il y a encore un peu d’espoir.” Sloane s’oblige à l’optimisme. Ne lui reste plus que ça pour ne pas se condamner à une vie de chagrin. Elle ne veut pas de cette existence. Craint de devenir comme les autres. Celleux qui se noient dans la colère et cherchent à se venger par n’importe quel moyen. Celleux qui ne trouvent pas de répit, pas même dans la souffrance de l’autre.

Oui, il y a de l’espoir. Sloane est bien loin d’être un esprit vengeur. Elle avance, ne regarde pas derrière elle. Préfère se réfugier dans les bras d’un amant. Andrea tousse, marque la surprise. Sloane hausse les épaules. Comme s’il n’était pas étonnant qu'elle trouve le temps pour des relations. Elle doute qu’Hector s’en agace. Au contraire, il devrait être heureux de la voir moins stressée, moins dans l’urgence. Sloane prend davantage son temps, se sent plus… légère. Oui, c’est ça, plus légère. Il y a quelque chose là-dessous. Elle le sait. Elle ne l’explore pas. Renvoie plutôt la balle à Andrea et redirige la conversation sur son amie. Le déni, c’est facile, pratique. Et c’est salvateur quand le myocarde n’est pas prêt. Le déni, ce n’est pas quelque chose qu’on impose à Andrea. Plutôt du genre à mettre le doigt pile au bon endroit. Ça se voit à son regard, aux inflexions de sa voix. Curieuse, voilà ce qu’elle est. Et face à elle, Sloane n’a d’autres choix que de capituler. “Il s’appelle Wyatt.” Une présence dans sa vie qui se trahit à travers les affaires laissées dans la salle de bains. Et parfois, par le souvenir d'une soirée agréable accroché à ses lippes. “J’ai des photos, mais…” Oh oui, elle en a. Elle a un sourire en coin. “... pas de sa tête.” Envoyées par Wyatt, sûrement dans l'espoir de la déconcentrer ou dans la promesse d’une prochaine rencontre. Elle n’avouera pas s’il a réussi son (ses) coup(s). “Mais il doit bien y en avoir sur le site de l’hôpital…” Sloane abandonne le canapé, n’y reste définitivement pas longtemps.

Elle récupère son téléphone. Une page internet s’ouvre afin d’y rechercher le visage de Wyatt. Pendant que la page charge, Sloane lève le nez de son téléphone. “Oui, parce que ce n’est pas un super-héros, cette fois. Il est protochirurgien au NAMC.” Sentiment de victoire de ne pas retomber dans les mêmes travers qu’avec Rhys ou Elvira. Lorsqu’elle baisse de nouveau les yeux sur le smartphone, le visage de l’homme est présent. “Ah ! Voilà !” Le téléphone est donné à Andrea. “Pardonne sa tête. Il n’est pas si péteux en vrai. Enfin, ça dépend avec qui et dans quel contexte.” Avec ses airs hautains et prétentieux, Wyatt effraye. Il ne donne pas une bonne image de lui. L’attachée de presse en elle ne peut s’empêcher de trouver cela déplorable. Il devrait se construire une image plus abordable et chaleureuse. Sloane se réinstalle sur le canapé, pioche un morceau de fromage. “C’est un ami commun qui nous a présenté. Et une chose en amenant une autre...” La main esquisse un mouvement vers le téléphone, vers la tête de Wyatt, comme si ça expliquait ces moments d’égarement. “Si tu veux, je te le prête pour t'occuper, mais je te préviens, il travaille beaucoup. C'est difficile de le croiser !” qu'elle balance dans un rire. Ah ça, pour être occupé, il l'est. Et son rythme de travail est pire que celui de Sloane. Pas sûre qu'il soit d'une excellente influence.

 @Andrea Regan  

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“Sloane Hatcher, est-ce que quelqu’un a osé t'envoyer des dicks pics?” C’est tout ce qu’il faut pour arracher un rire à Andrea, le plus long et amusé que son amie ne l' ait entendu, probablement. Hilare, Andrea porte sa main à ses yeux et il lui faut une bonne minute avant de s’en remettre. “Ah j’ai mal aux joues.” Elle se masse les muscles de son visage, les yeux légèrement humides de l’exercice.
C’est si rare, qu’Andrea s’amuse de la sorte.
Heureusement, elle peut toujours compter sur Sloane pour l’amuser.
“Mais il doit bien y en avoir sur le site de l’hôpital… – Comment, tu ne me propose pas de voir les photos qu’il t’a envoyé?” Mais Andrea ne tente rien pour avoir accès aux photos aux questions. Ce n’est pas quelque chose qui l’excite, des photos salaces.
Contrairement à une certaine personne, apparemment.
Elle attend tranquillement que Sloane trouve la tête du haut de son prince charmant, sirote son vin. Elle sifflote de manière impressionnée à la description. “Mais il vient avec un pedigree en plus!” Elle se demande ce que ça veut dire à propos de Sloane. Andrea elle se contenait des âmes de passage dans les boites de nuit, avant que son aventure avec Liam ne soit marqué dans les journaux. Elle serait bien incapable de se souvenir des ses amant.es.
Ca n’a jamais eu beaucoup d’importance, pour Andrea.
“Oui, j’imagine qu’avec toi, il est autre chose que péteux.” Sourire narquois, puis l’expression s’adoucit étrangement. “Je suis contente que tu te changes les idées.” Quoi de mieux qu’une personne qui a un horaire aussi prenant que celui de Sloane? Pas de temps pour les émotions et les besoin de présence. “Tu as quand même l’air de bien le connaitre.” Andrea a refusé avec élégance la proposition de partager Wyatt (même si l’idée l’aurait faite rire), s’intéresse plus à ce que Sloane peut lui trouver de charmant.
ft.  @Sloane Hatcher  

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À la question, les lèvres s’étirent et élèvent les pommettes ; une lueur malicieuse s’installe dans le regard. Elle se contente mimer sur ses lippes une fermeture éclair fermée et cadenassée. Le contenu des photos restera inconnu, seulement connu de lui et d’elle. L’information même suffit à déclencher une hilarité jusque là inconnue chez Andrea. Sloane ne la savait pas capable de rire ainsi, avec autant de franchise, de laisser-aller, d’amusement. “Hey, ça suffit ! Ce n’est pas si difficile à croire !” qu’elle balance, la mine indignée. Heureusement qu’elle est loin. Sûrement aurait-elle balancé un coussin au visage de son amie, sinon. Juste pour chasser la gêne qui commence à faire son nid en elle. Au lieu de cela, Sloane se concentre sur ses recherches. Reconnaît parfaitement l’air supérieur du Docteur Ochoa. Ce même air qui lui avait donné envie de le quitter la pièce dès qu’elle l’avait vu (et de le gifler au passage). Mais voilà qu’il a dévoilé un autre visage et qu'iels partagent maintenant quelques-unes de leurs nuits. La vie est drôlement faite. Elle ignore soigneusement la proposition de montrer les clichés. Elle ne sera pas celle qui les fera sortir de leur intimité. La tête de Wyatt suffira amplement. Et si Andrea veut voir le reste, elle devra l'appeler elle-même et le rencontrer.

Avec la promesse de trouver une photo de sa tête, c'est le métier professionnel qui est balancé, sifflé par une Andrea bien trop amusée par la situation. Ça arrache un nouveau sourire à Sloane. “Écoute, c’est un bonus non négligeable.” Ce n’est pas sa blouse ou ses compétences de chirurgien qui l’ont attirée. Même si elle y trouve des avantages. “Sait-on jamais que je doive recoudre un bouton ou qu’on doive opérer en urgence une tomate. Ce qui arrive tous les jours. Évidemment.” Une tomate avec des mods. Ce serait du jamais vu. Manquerait plus qu’elle se mette à parler ou qu’elle ait une vision à rayons X. La photo est montrée et elle a le droit à une nouvelle blague. “Ah. Ah. Ah. Ah. Vas-y, moque-toi, je sens que tu en as envie !” Les moqueries ne suivent pas, seulement une joie partagée. “Merci.” Reconnaissante qu’il y ait ce soutien, cette approbation venant de la part de son amie. Andrea est en passe de devenir la garante de son bien-être (l'est déjà depuis plusieurs mois), alors son avis compte. Beaucoup trop pour le déni de Sloane.

“Tu as quand même l’air de bien le connaitre.” Un rire lui échappe, alors qu’elle jette un regard en coin à son amie. “Tu sous-entends quoi, là ?” Elle ne croit pas Andrea capable de penser qu’une amitié homme-femme est impossible. Elle ne l’imagine pas non plus romantique au point d’assurer qu’il y a forcément de l’amour partout. “On discute, on ne fait pas que coucher ensemble. Et ma foi… il s’avère plutôt intéressant quand il parle.” Ça rajoute à son charme, bien qu’elle soit convaincue que cela fasse partie de la stratégie de Wyatt. Être intéressant, être pertinent, être juste ce qu’il faut d‘empathique, tout cela dans le but de s’attirer les faveurs de sa cible. Sloane est parfaitement lucide à ce propos. “Il a un chat et une quantité monstrueuse de plantes et il offre des opérations chirurgicales à des soldats.” Le tableau parfait. L’homme idéal. Peut-être un peu trop. “Et surtout, il ne sait rien des Sept.” Trop parfait, on a dit. Il en a des défauts, pourtant. “Il est juste… normal.” En opposition à Elvira et Rhys. Plus à l’écoute que Byron. Tout est tranquille avec lui, sans prise de tête. Et c’est exactement ce dont elle a besoin pour faire son deuil, passer à autre chose.

Elle pense à lui. Et plus elle pense à lui, plus le sourire s’étire, plus le myocarde s’affole, plus elle s’aveugle. Jusqu’à s’obliger à bouger de nouveau ; porter le verre de vin à ses lèvres, goûter une gorgée. Jusqu’à s’obliger à se redresser, à sortir Wyatt de ses pensées. “Enfin bref, d’ici quelques jours, ce sera déjà fini.” Ça ne dure jamais. Parce qu’elle sera chez ses parents une semaine, parce qu’ils passeront tous les deux à autres choses, parce qu’ils s’oublieront. L’étincelle dans ses iris joueurs, les heures d’impatience à l’idée de se retrouver, les messages échangés au milieu de la journée ne seront plus qu’un lointain souvenir. “Bon, j'ai faim ! Les sushis arrivent bientôt ?” Elle omet le fromage découpé avec soin. Perdue dans sa quête d’une diversion pour elle-même. Sloane a terminé de mener son amie vers d’autres terrains. Avec elle, ça ne marche jamais. Par contre, avec Sloane, c’est plutôt efficace. Et si elle doit se trouver elle-même des diversions, elle le fera. On n'est jamais mieux servi que par soi-même, après tout.

 @Andrea Regan  

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cw: dickpic, nudes, misandrie

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“Je ne sous-entend rien, Sloane.” Elles ont passé le cap des sous-entendus et des accusations (fondées). Andrea sait qu’elle peut tout dire à Sloane, sans craindre de la choquer. Comme quoi, être attachée de presse des Sept donne un certain niveau de tolérance à tout ce qui n’est pas anodin. “Je dis juste que ça n’a pas l’air de n’être qu’un plan cul.” Elle boit tranquillement une gorgée de son vin. “Mais après, qui suis-je pour être l’experte dans le domaine, je suis mariée au meilleur homme de New Blossom.” Surjeu criard, qui amuse particulièrement Andrea, pendant que Sloane s’occupe à sa défense. “Il est juste… normal. – Il n’a que des qualités, dis donc.” Le ton est serein, joueur sans être jugeur. (Là y a-t-il peut-être un sous-entendu). Andrea ne croit pas à l’homme parfait, parce qu’elle ne fait pas confiance aux hommes.
Sauf à Liam.
L’exception de sa haine.
“A part être hautain.” Un vice qui est souvent pardonné aux hommes et encore plus aux médecins. Mais Andrea ne voit pas pourquoi sauver des vies (et encore, tous les médecins ne le font pas), devrait être un justificatif pour se croire meilleur que le reste du monde.
Une pensée pour plus tard.
“Je ne doute pas que tu sais le remettre en place.” C’est que Sloane est habituée aux problèmes d’attitude, à se coltiner une Sirène, un Loup et un homme qui vole. Ca ressemble étrangement au début d’une mauvaise blague, qu’elle ignore. Il y a plus intéressant à se mettre sous la dent. “Enfin bref, d’ici quelques jours, ce sera déjà fini.” L’intéret d’Andrea est piqué et elle ignore d’un revers de la main la tentative de diversion. “Ca sonnera quand ils arriveront.” Et ce n’est pas la bouche plein qui sauvera son amie. “Qu’est-ce que tu entends par dans quelques jours ça sera terminé? Vous avez une date de péremption?” Andrea n’est pas contre cette idée. Mais puisque Sloane a une mine pareille, ça serait dommage que son plaisir connaisse une fin. “Est-ce que tu t’es trouvé quelqu’un d’autre qui t’envoie des dick pics? Des nudes?” Pour ne pas genre qu’un masculin.
Pas de bi-erasure avec elle.
Et pour pousser le vice un peu plus loin et forcer Sloane à tout démentir, Andrea n’hésite pas à en rajouter une couche avec son expression de renarde. “Sloane, bourreau des cœurs et des culs!” Elle sourit au-dessus de son verre de vin. “Je vais trinquer à ça!”
ft.  @Sloane Hatcher  

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“Oh par pitié, épargne-moi ton petit jeu !” Elle la connaît, la Andrea qui défonce les portes à coups de canne burin et qui revêt ensuite le masque d’innocente. Encore aujourd’hui, elle vient de le faire. “Tu t’imagines ce que tu veux, mais je te garantis qu’il n’y a rien de plus qu'une amitié.” C’est tout ce qu’elle veut bien lui concéder. “Et du cul.” Sloane se sent obligé de le rajouter. Sait-on jamais qu’Andrea ait oublié la nature de cette relation. Elle en arrive à regretter d’avoir parlé de Wyatt. Et en même temps, l’intérêt de lui cacher son existence est limité. Un soupir est lâché à la raillerie d'Andrea. “Crois-moi, il a bien d’autres défauts, mais ils me paraissent moindre face à ceux que je supporte toute la journée.” Les Sept sont un concentré de ce qu’on fait de pire sur Terre. Des humain·e·s qui se prennent pour des divinités, aux egos incommensurables, à la cruauté sans limite, aux manipulations capricieuses. Des personnes qui ne supportent pas la frustration d’un refus. Tout ce que Wyatt n’est pas.

Assez parlé de lui, d’elle, d’eux. Sloane prétexte la faim, l'impatience. Et est vite est rabrouée par Andrea. Elle ne lui laissera donc aucune échappatoire. Sloane se venge sur le fromage, manque de s’étouffer aux questions de son amie. Pendant qu’elle s’efforce de retrouver ses esprits, Andrea est inarrêtable, la hisse au statut de bourreau et porte un toast à sa gloire. “Mais ça ne va pas, toi !” Le ton hésite entre l’amusement et l’accusation. À ça de la rendre coupable de tentative d’homicide sur sa personne. “Il n’y a personne d’autre.” Que Wyatt. Juste lui. Elle se dit que c’est un choix pratique : pas le temps de gérer d’autres amant·e·s. Elle ne se questionne pas sur ce que cela cache. “Je passe une semaine chez mes parents. Il aura le temps de trouver d’autres personnes à qui envoyer ses photos.” Et avec qui passer ses nuits. “Et je le vis bien, tu vois !” Absence de jalousie. Preuve irréfutable qu’elle s'en fiche. Que cette relation n’a pas de valeur. Qu’elle est détachée. Trop ? “J’ai l’impression de parler avec ma mère. Elle me dirait exactement la même chose que toi !” À la différence que sa mère lit en elle et vise toujours juste. C’en est effrayant. Et si Andrea a la même lucidité et la même clairvoyance… Non ! Non.

Geste précipité de porter le verre à ses lèvres. Sloane ravale ses doutes grâce au vin. Dans ces moments-là, elle se raccroche à ce qu’elle connaît, à ce qu’elle a vécu. Et elle a l’exemple parfait. “Je t’ai déjà parlé de Byron ? C’est l’homme à qui j’ai été mariée. On ne se connaissait pas encore, toi et moi. Il avait de nombreuses qualités et quelques défauts aussi. Et il travaillait beaucoup, autant que moi. Je peux te dire que c’est à cause de nos emplois du temps qu’on a divorcé six ans plus tard.” Iels se sont perdu·e·s de vue, ont cessé de faire des efforts, ont fini par ne plus se croiser du tout. La vérité, ce qu’iels se sont marié·e·s jeunes. Traumatisé·e·s par la guerre civile. Pris·e·s d’une fureur de vivre. Iels ne voulaient pas perdre de temps. Résultat, iels en ont gâché en cohabitant dans les décombres de leur relation. Le travail s’était immiscé dans chaque parcelle de leurs vies. Avec Wyatt, c’est ce qu’il se passera aussi. Parce qu’on n’apprend jamais vraiment de ses erreurs.

 @Andrea Regan