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too late to save each other - summer

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cw: dépression, mention de drogues et de médicaments, combat

Elles ont prospecté pour un deuxième bâtiment à rénover, la peinture des premiers appartements à peine fraîche, les baux à moitié complétés. C’est Rapha qui a insisté, ce besoin de continuer de bouger, d’avancer, ne pas faire du surplace au risque d’avoir le temps de penser, de réfléchir.
Se lamenter.
Elle ne veut plus faire ça, une nouvelle urgence dans les actions, les prises de décision. Elle a même commencé à se rendre dans la filiale qui porte son nom pour s’intéresser à ce que fait son père.
Peter Wayne n’a jamais eu l’air aussi heureux, sauf quand elle lui a annoncé sa séparation avec Maeve.
Il en faut peu, pour rendre les pères heureux.
Il suffit de faire ce qu’ils attendent de leurs enfants.
Rapha n’est même pas surprise.
Il y a peu qui arrive à l’émouvoir, ces temps-ci.
Si ce n’est pas chimique ou physique, elle ressent ce mélange de lassitude calme qui la prend constamment, un spleen qu’elle n’avait pas ressenti depuis quelques mois. Son psychiatre a recommencé à lui prescrire des antidepresseur et Rapha fonctionne en mode automatique.
C’est comme ça qu’elle se sent, alors qu’elle écrase son poing de pierre contre une brute du quartier qui l’a reconnue. Elle déteste son visage, son nom, sa réputation.
Mais sans ça, elle ne serait nulle part.
Alors, elle écrase le visage de l’autre, jusqu’à ce qu’il en oublie son nom et qu’il ne puisse plus jamais avoir de réputation.
Rapha se tiendra bien de préciser à Dani qu’elle a à nouveau été prise dans un étau fourré. C’était plus rare ces derniers mois dans le quartier où elles se sont installés. Elle ne veut pas l’inquiéter depuis l’agression sur leur premier chantier.
Elle est à peine essoufflée quand elle regarde l’état des trois malfrats qu’elle laisse inconscients, défigurés mais vivants. Sa mutation se défait quand elle s’est assurée qu’il n’y avait plus de menace. Maintenant, le pli est pris. Elle appelle une des cliniques de l’underapple pour qu’iels prennent en charge les nouveaux corps endoloris. Rapha sort une cigarette de la poche de sa veste en cuir blanc - et salopé de sang -, se l’allume calmement. Elle se retourne de la scène, sort du terrain vague où le mal s’est fait, s’installe sur les marches de l’une des demeures et regarde le monde passer, le temps que l’adrénaline arrête de lui battre les veines et de lui rappeler à quel point le monde tourne en boucle.
Encore.
Et encore.
Et encore.
Elle a de la bile à l’arrière de la gorge et tire une nouvelle fois sur sa clope, pour que le tabac chasse le goût de l’erreur humaine.
L’erreur d’une vie.
La sienne.
ft.   @Summer Andersen  
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Underapple. Vestiges et rémanences. Gangs et Malfrats. Reconstruction et Espoir. Ses nuits finissent souvent la bas. Pas par envie, pas par choix, nécessité de faire regner un ordre qu’elle ne peut assurer toute seule. Errances nocturnes pour ne pas céder aux appels de Morphée. Errances nocturnes pour oublier de s’oublier.  

Appareil en mains, photos prises sur le vif. Sourires de certains. Craintes des autres. Elle offre quelque nourriture, de l’argent qui malheureusement sert trop. Capuche remontée, allure de crevette, et appareil photo. Summer est prête, vêtements sans armure, crépitements de peur au bout de ses doigts blancs. Filaments de terreur sous une lune distante.

Photos de quelques sourires. Enfants presque insouciants. Visages consternés de parents qui ne peuvent plus lutter. Bruits de rues sur guerre des gangs.

Bruits de rues sur une bataille.
Nuit sombre, nuit farouche.
Scoop.

Cliquètement de l’appareil, photographies d’une scene qui ne devrait pas être banale mais qui l’est à ses yeux. Photographies de deux mondes qui s’affrontent. Tout peut être une guerre quand on sait où chercher, quand on sait comment regarder. Pour Summer beaucoup de moments le sont. Guerres des sens, guerres civiles, guerres dans son esprit épuisé.

Elle reconnait la gargouille. Elle reconnait le pouvoir. Poings de pierre. Visage famillier d’une jeune femme qui n’est plus si jeune. Massacrée par la vie, par un passé où elles peuvent trouver similitudes. Massacrée. Comme d’autre avant elle, comme d’autre aprés elle. Aprés elles.  Les photos cessent, elle hésite. Celles ci, ce soir, ne seront pas publiées. Collection personnelle.

Ses pieds se tournent. Elle s’apprete à faire demi tour Summer, à repartir vers d’autres coins, trouver d’autres batailles, d’autres guerres intrinsèques. Les gredins sont sonnés, inconscients mais en vie. C’est plus qu’elle, c’est plus noble, c’est plus sain. Mais qu’est ce que la sanité dans un monde où plus rien ne va ?

Ses pas s’appretent à l’emmener ailleurs. Mais il y’a un soupir, il y’a une vision. Rapha - car c’est bien elle, héritière Wayne, noble héroine — semble dépassée. Lueurs d’une mélancolie qui apporte à Summer une bile famillière. Décision prise. Décision plus qu’aisée quand il n’est plus temps de fuir.

Summer bouge.
Summer se rapproche.
Summer pousse un soupir plus qu’empli de lassitude.

« You shouldn’t smoke. It isn’t good for you. » Fausse moralisatrice, quand le ton est plus taquin. Fausse moralisatrice, mais réelle inquiète. « I got some good pictures of you, for your private collection if you want. » Une façon comme une autre de renouer un contact, premiere conversation aprés 2 ans, premiers mots aprés des disparitions. Sam ghoste même les gens qu’elle apprécie. Même les gens qui comptent. Parce qu’en devenant un fantome, on en conjure pas.


ft. @Rapha Wayne
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Ses poings ne lui font pas mal, ses phalanges et articulations pourtant recouvertes de sang. Ce n'est pas le sien. Si G.IA ne l'avait pas faite saignée il y a quelques mois de ça, aurait-elle oublié la couleur de son propre sang.
Rouge, ironiquement.
Elle songe à la date de son rappel de Vitae qui approche, un rendez-vous déjà pris, une démangeaison en plus dans les veines.
Elle ne prend pas la peine de nettoyer ses mains, prend juste soin de ne pas laisser du sang sur sa cigarette, tenue du bout des doigts.
On l'alpague et la mutation s'éveille dans un coin de son esprit, avant de se radoucir aussi tôt. L'expression sévère ne quitte pas ses traits pour autant, encore sur la défensive. Son œil droit s'illumine d'une fraction de reconnaissance, de souvenirs. “Sam.” Il n'y a jamais eu de Summer entre elles, femmes qui se reconnaissent pour qui elles sont, pas qui leurs parents voulaient qu'elles soient.
La cigarette reste à ses lèvres, dans une lueur rebelle, les braises consumment un peu plus le tabac. “Never been good at doing what I was told.” Elle étire sa nuque, quelques fragments de poussière tombent de ses cheveux qu'elle gratte juste là.
La tension s'effrite un peu. “I got some good pictures of you, for your private collection if you want.” Revient. “I don't like pictures. They ruined everything that was ever good.” Une Rapha plus jeune l'aurait dit avec un air faussement dramatique. Aujourd'hui, il y a la lourdeur de celle qui se fait poursuivre par les paparazzo. Elle s'adoucit sensiblement, à coût de grand efforts, d'une inspiration au goût de fumée, la clope au bout des doigts. “Can you delete them?” Le “please” qui suit est doux, sans avoir les airs d'une demande.
Rapha n'est plus celle que Sam a connu.
Elle a grandi, appris les leçons de la vie.
Accepté sa position dans le monde.
Elle fait partie de celleux qui brisent.
Quoi ?
Tout sur son passage.
ft.   @Summer Andersen  
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Sam. Le nom sonne comme une reconnaissance. Le nom sonne un entendement. Lueur dans ses yeux. Odeur du sang se mêlant à la clope. Image banale , image d’un champs de bataille à l’image de la vie. Un sourire se glisse, une capuche tombe. Summer n’est que Sam, et ses épaules sont maigres, fines. À l’image de son corps.

“Never was one obedient little one either” sourire presque complice alors qu’elle s’asseoit finalement. Sol froid qui lui offre un réconfort. Le monde est si chaud quand on est au coeur de tout.
Le sourire disparaît. Laisse place à un sourcil qui se redresse. À un moment d’hésitation. Incompréhension. Puis la clarté se fait. Une demande. Ame rebelle qui refuse de faire du mal à ceux qui ne le méritent pas.
À ceux qui ne le méritent pas.

“Depends on who’s taking the picture and for what use.”
Réponse simple. Elle n epiloguera pas. Lointain est le temps où elle argumentait pour tout. Lointain est le temps d’une âme révoltée. Les rebellions se font autrement. Contre ceux qui le méritent. Rapha ne mérite que sa compréhension. “But of course, everything for you Little Rock.” D’un mouvement ses doigts passent sur l’écran et les photos disparaissent, en des millions de pixels qui s’envolent dans le vide. Figurativement.

“So..” elle est à l’aise Summer. Autant qu’elle puisse l’être. “I could say long time no see but I’ve never been one for idle chat. So what’s bothering you. And I’m pretty sure it’s not the earlier fight you seem to have managed pretty well.” Super héroïne n’est ce pas ? ou du moins juste un héros que les gens pourraient mériter.

ft. @Rapha Wayne
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I just broke three jaws, I’m not in the mood for philosophy.” En dehors de ça, Sam aurait surement raison, en vue de son métier. Il y a des choses qui doivent être dénoncées, mises en avant. Rapha a toujours apprécié sa vie privée, sa discrétion. Jusqu’à ce qu’elle s’entiche de la star du matin.
Elle fait craquer sa nuque.
Son regard est attiré par l’écran de l’appareil photo, remarque à peine les clichés, trop petits pour son angle mort, puisque Sam s’est assise sur sa gauche. “Thanks, I appreciate it.” L’acte de supprimer ce qui pourrait un jour lui nuire. Elle ne poussera pas le vice à vérifier que tout est effacé de la mémoire virtuelle. Rapha n’est pas encore si désillusionnée de la vie. “Not the Little Rock part, coming from a shrimp.” Toute autre personne se serait vu gratifiée d’un geste dans l’épaule.
Rapha sait que Sam n’apprécie pas les contacts physique, à cause de sa mutation.
Point commun.
Ses yeux suivent le mouvement de la fumée de sa cigarette. “I could say long time no see but I’ve never been one for idle chat.Long time no see.” Coup d’oeil espiègle vers Sam, l’appréciation de la contredire, pour le principe, la violence qui quitte ses veines.
La question intrusive lui arrache un rire fatigué.
Un rire néanmoins.
No idle chat, straight to therapy?” Elle fronce les sourcils, se penche un peu vers Sam, juste quelques centimètres, prudente de la bulle privée et personnelle de la manipulatrice de ce qu’il y a de plus sombre en chaque personne. “Do my parents sent you?” Elle fait mine de considérer ce qu’elle vient de dire.
Ca serait une technique étrange, mais elle ne serait pas surprise.
You could have been following me.” Depuis qu’elle est sortie de son dernier rendez-vous, depuis avant même.
Parano?
Non.
Brisée.
ft.   @Summer Andersen  
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L’appareil est rangé dans une sacoche. L’appareil n’est plus qu’un souvenir, comme les clichés qui resteront quelques instants gravés dans l’esprit de Sam. Pas sur les reseaux, pas dans les magazines. Nulle part ailleurs que dans l'éphémère d’un moment. Éphémère comme un monde en constant changement. Même les cailloux sont friables après tout. Un haussement d’épaule, des mots qui s'échangent. Familiarité d’un moment qui n’a jamais été vécu. Pas comme ça. Pas ici. Un hochement de tête simple. Un entendement. Et puis un rire, léger bris au milieu de la nuit.

“Ah you like it. And I’m not a shrimp, I’ll let you know I have some more muscles now.”
Vrai. Faux. Who knows. Sam apprécie cet échange, ce banter entre elles. Douceur d’une familiarité. Moment plus calme au milieu des débris de vies qui ne sont pas les leurs. Qui ne sont plus les leurs. La rebellion est présente dans les mots de Rapha, sourire amusé aux lèvres de celle-aux-cauchemars. “You’re better than that.” Espiègle. Légère. Et puis un haussement d’épaule. Désabusée. Toujours.

“Just straight to the point as always.” Façade d’un sourire qui n’atteint pas ses yeux. Elle pourrait être vexée Sam de la suggestion. Nimbée de paranoïa. Ca ne l’atteint pas trop. Il en faudrait plus pour la blesser au fond.
Il en faudrait toujours plus.
“ Nah, I’ve some better things to do than following young girls into dark places. Would be a bit too creepy, even for me.” Young girls. Rapha n’est plus trés jeune. Les gens comme elles n’ont pas toujours la chance de pouvoir l’être. “That could be fate, us meeting here far from where we should be.” Mais qui croit encore au destin ? Ou peut être y croit elle ? Rapha est un peu trop proche, et machinalement Sam voudrait lui poser la main sur l’épaule. La rassurer. Elle ne le fait pas. Les contacts sont compliqués.

“You can just tell me to fuck off and I’ll leave, you know.
” Elle n’est pas du genre à forcer, à insister. Elle n’est pas du genre à vouloir ennuyer. Pas trop.


ft. @Rapha Wayne
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Okay. Krill, then?” Le sourire est paresseux, facile. “I don’t really like nicknames.” Ni les noms, ni les promesses, ni les obligations. “Rapha is fine, if you forgot it.” Elle continue de taquiner, ça la détend un minimum et elle souffle sa fumée de cigarette dans l’air fermé de l’underapple. “You’re better than that.I’m not so sure anymore.” Le sourire, là, est cassé. Elle se gratte la pommette où l’altérée lui a brisé la gueule il y a des mois de ça. Aucune trace du mal, du méfait.
Tout est dans sa tête.
Une remarque sur le stalker qui lui arrache un énième sourire. Elle remonte ses jambes sur la marche en dessous d’elle, étire ses bras sur ses genoux, appuie sa tête dessus. Elle ne regarde pas vers Sam, sa tête tournée vers le bout de la rue, étudie les passant.es de Queen Brook. “No, I’m happy to see you. Been ages.” Elle tapote son mégot du pouce, qui perd ses cendres dans la ville plus propre que certain.es ne lui prêteraient. “Where have you been? Still not tired of traveling the anger of our world?” Rapha a parfaitement conscience qu’elle évite le centre d'intérêt de Sam: son propre mal être. Elle ne voit pas comment Sam pourrait l’aider, elle qui a réussi à s’extraire du fardeau du nom des Andersen.
Rapha, elle, a arrêté de refuser ses origines, son héritage.
Et c’est facile, terriblement, de suivre les traces de son père.
De faire ce pour quoi elle a toujours été destinée.
Alors pourquoi n’est-elle pas foutue d’être heureuse?
Pourquoi ne ressent-elle rien, ou si peu, ou tout si mal?
Ces questions, elle ne les adresse pas à Sam.
Elle n’était pas là pour constater sa chute il y a deux ans.
Et de ce qu’elle sait, Sam disparaîtra ce soir pour une durée indéterminée.
Et Rapha, vraiment, est fatiguée d’accorder sa confiance aux mauvaises personnes.
ft.   @Summer Andersen  
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Un rire. C’est facile d’oublier que l’on est brisé pendant quelques secondes. “ More like an urchin I guess.” C’est facile aussi de passer a autre chose. Mais il y’a des points communs qui reviennent, il y’a aussi cette lancinante douleur qui les caractérise. “Didn’t forget. But okay, Rapha.” Trop de serieux qui s’échappe, pas de justification. Parce que Summer nomme les choses, mieux que ce qu’on a pu la nommer elle. Un sourire est cassé, une connivence. Les félures ne disparaissent pas, elles creusent, et creusent encore jusqu’a n’être plus que ça, des félures, des morceaux de débris. Même les rocs les plus forts finissent par s’éroder.

Sam est plus légère, ( jamais trop.) Sa tête se penche en arrière, s’appuyant contre le mur de béton, fissuré, fatigué - l’image de leurs ames. “I’m happy too.” Un simple murmure et puis une question alors qu’elle comprend bien. Feindre l’interet peut être pour ne pas répondre sur soi même. Démarche trop souvent pratiquée. Démarche trop souvent usée. Inutile. Elle accepte pourtant de jouer ce jeu, elle accepte pourtant pendant quelques instants d’accepter le focus. “Here, there, everywhere.” Pas d’Amérique du Sud, plus d’amérique du Sud. “Was in Greece until 4 days ago.” Pays de coeur, pays qui l’a vu naitre mais qui ne sera jamais le sien. Le monde entier brule, il n'y a pas que New Blossom, pas que l’Amérique.

Yeux se posant partout autour d’elles, puis fixant un plafond sans étoiles, un plafond loin de tout. “I’m always tired, but I suppose I manage.” Ce qu’elle ne dit pas coule de source. Summer ou Sam, ne sait plus se reposer, ne sait pas quand s’arrêter. Parce que si elle se repose le monstre sortira. Ses yeux se ferment quelques instants, elle secoue la tête, se reprend. “Guess I’m sorry I didn’t try to contact you.” Parce qu’il s’est passé tant de choses. Parce qu’il y’a eu tant de douleurs et de nouvelles fissures dans une roche fragile.

ft. @Rapha Wayne
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Must have been nice.” Rapha devrait prendre des vacances, s’autoriser un endroit au soleil. La dernière fois était juste avant la nouvelle année, sur un yacht en compagnie de Maeve.
Il est temps de remplacer le souvenir.
Elle inviterait peut-être Heather.
Ou Dani.
Dani mérite du repos, elle aussi.
Can I crash at your place, eventually? In Rhodes, I mean?” C’est ainsi que voyagent les riches, sans se soucier des hotels et autre. Les maisons de maitres d’un réseau tissé aux quatre coin du monde. Au moins, là-bas, est-elle sûre d’avoir l’esprit tranquille. Et il y a cette irrévérence chez Rapha, de ne pas avoir vu Sam pendant des années, et déjà lui demander ce qu’il lui plait, ce dont elle a besoin.
Une manière d’extorquer Sam de son absence sur ces dernières années.
Ce n’est pas Rapha qui ne répondait pas aux messages.
Don’t be sorry.” La main qui tient sa cigarette tourne un peu. “Don’t be a stranger, and I’ll call it quits. I don’t have the motivation to hold a grudge, ursin.” Elle rit un peu au qualificatif. “Damn I’ll never be able to eat those, now.” Elle se frotte les yeux de son index et son pouce, cale sa cigarette entre ses lèvres. Toujours affalée sur elle-même, loin de la grâce et de la bienséance qu’on lui a enseigné dans son enfance, sa tête se tourne enfin vers Sam. “How long are you staying?” Au bout de la rue, une camionnette qui arrive, cinglée du service de soin qu’à appeler Rapha il y a peu. Ca n’attire même pas son attention, créature usée à la violence et ses conséquences.
ft.   @Summer Andersen  
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“It was.” C’est toujours agréable d’être partout. C’est moins agréable d’être en vacances loin du monde parce qu’elle sait que seule elle peut enfin se reposer. Les gens qui parlent d’autres langues peuvent ils cauchemarder en anglais ? Une demande que d’aucuns trouveraient irrévérente, mais ne le sont elles pas ? Ça plait à Sam. Ça lui a toujours plu. Alors il y’a un haussement d’épaules, un sourire léger dans le sombre de cette undercity. “Course you can. Just don’t fuck anyone on my bed.” Et il y’a un retour d’irrespect teinté d’amusement. Parce que la rumeur de Rapha Wayne — womanizer — parvient aux oreilles de tous. Même quand on ne s’interesse pas aux potins d’une ville explosives.

Roulement d’yeux au qualificatif, un rire “Yeah, I’m not sure I want you to think of me when you eat.” Des perches pourraient être tendues, la conversation reste aisée. Il y’a des moments où les fantomes ne s’insinuent pas. La cigarette est toujours la, Sam n’en a cure, tout comme elle n’en a cure de la camionnette de soins qui arrivent. Elles sont loin de tout ça. Ce n’est pas la première fois, ça ne sera jamais la dernière. Une question, quelques instants de silence pour la réponse qui s’impose finalement.

“I don’t know. Here on those stairs ? Probably some minutes, even an hour. In New Blossom ? Maybe one month, maybe forever. Who knows when conflicts will lure me away from all this comfort, and the heavenly surroundings.” Sarcasme. Comme souvent. Mais réalité d’une vie d’incertitude. Une guerre pourrait attirer son attention ailleurs, des nouveaux clichés, une nouvelle galerie, où elle exposerait son talent, ses visions artistiques.

“Want to go grab something to eat ?” Parce qu’il y’a des endroits plus agréables où discuter. Bien que celui la leur aille.

ft. @Rapha Wayne
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I’ll change the sheet, you won’t know shit.” Elle expire la fumée, ça renforce cette attitude de devil may care. Il y a quelque chose de relaxant, à emmerder quelqu’un sans se soucier de ce que ça peut leur faire. Sam prend les piques et les répliques avec la même indifférence qu’elle. Rapha n’est comme ça avec personne, parce que soit les gens ont peur qu’elle se brise, soit elle a peur de briser les gens.
Elle se dit que ce n’est pas sain.
Elle devrait en reparler à sa psy la prochaine fois.
Son front se plisse à la réflexion, reprend le fil de la conversation comme distraction. “I don’t know. Here on those stairs ?Brat.” Elle fait tomber volontairement les cendres de sa cigarette sur les chaussures de Sam, qui continue son jeu d’ignorance, avant d’enfin de répondre sérieusement. “I give you two weeks, then you’ll fly away. You just can’t get enough of the dirt and the misery.” C’est pour ça que Rapha a toujours admiré et respecté Sam: un puit sans fond devant ce que l’Homme fait de pire.
Même Rapha a craqué.
Ce n’est pas à propos de la richesse et de tous les privilèges qu’elle a.
Mais elle ne faisait pas la différence comme le fait Sam, qui n’a rien d’une combattante. Sam a trouvé une manière de se rendre utile, sans utiliser la violence. Et c’est ça, surtout, que Rapha respecte.
I’m not hungry”, commence Rapha, la bile toujours présente dans le sommet de son palais, comme une odeur qui ne la quitte pas. Acidité de son être. “But I’ve grown quite knowledgeable about the pizzas around here.” Les conséquences de travailler et vivre avec Dani. “You still like it, right?” Elle étire son dos, se redresse en un geste de ces créatures faites pour le sport et la condition physique. Elle attire l’attention de l’un des médecin de quartier, qui maugrée un “you again?”, que Rapha ne prend même pas la peine de relever.
Scène hebdomadaire.
Seulement en meilleure compagnie.
ft.   @Summer Andersen  
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Les yeux roulent encore. L’exasperation est visible, mais en toute honneteté elle est bienvenue. Parce qu’en effet Sam n’en a rien à faire, et que leur ping pong insolent est nimbé d’indifférence. Ni l’une ni l’autre ne se brisera ce soir — pas à cause l’une de l’autre du moins. Jamais à cause l’une de l’autre. Peut être qu’elle aurait du contacter Rapha plus tot, mais finalement Summer aime bien ça, laisser le destin faire son office. Parfois ça apporte des bonnes choses. Des bonnes surprises. D’autres moins agréables. Whatever.  “Am I the brat ? Are you sure ?” Un regard à la cendre qui s’échoue sur ses bottes, un mouvement de pieds pour s’en débarrasser. “You know what people do with brat ? They spank them.” Semi provocation. Mutine.
Et puis une réalité qui frappe en plein dans le mille.
“Ah. You know me a bit too well.” Les seuls moments où elle a fuit le conflit au fond étaient ce où elle devait être en thérapie, ceux aprés l’accident, le drame — le meurtre. “I’d trade silky sheets and all inclusive for some days in the dirt and the fire.” Désabusée. Nonchalente. C’est comme ça.

Proposition refusée ou presque dans un haussement d’épaule. Sam ne force personne à rien. Une opportunité néanmoins, un mouvement de son corps. “Course.” On ne refuse jamais son plat préferé. Et vraiment peut être un plat trop populaire au grand damn de ses parents, de la haute societé avec la quelle elle devrait fricoter. Elle s’en fiche. Il ne lui faut pas beaucoup de temps pour se lever aussi, elle offre un signe de la main aux medecins, métier noble si il en est. “I’ll follow you then. Hope the place is good.” Une fois eloignées, une question, reflexion prévisible. “Seems like you’re well known around here too.”


ft. @Rapha Wayne
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Well, I can tell you’ve been hanging out with nice people, indeed.” Rapha n’a jamais reçu de punition corporelle, parce qu’il n’y en avait pas besoin, qu’elle était l’enfant exemplaire et surtout que l’insatisfaction dans le regard de son père était la pire chose à laquelle elle pouvait penser.
Elle a grandi, depuis.
Maintenant, il y a peu qu’elle craint.
Elle devrait vraiment s’interroger, sur les peurs tangibles, et existentielles.
Peut-être devrait-elle demandé à Summer de lui serrer la main, pour avoir une révélation sur elle-même.
The place is good”, confirme Rapha avec la tranquillité de celleux qui sont sûr.es de leurs propos. Elles y sont revenu plusieurs fois avec Dani, depuis qu’elles sont dans le coin. Elle indique d’un geste de la main la direction à prendre, reste prudente dans ses premiers pas, scrute les zones d’entrées et venues de la rue, pour s’assurer que personne ne lui sautera dessus.
Les apparences sont trompeuses, et Rapha reste détendue.
Ce n’est pas se faire sauter dessus par des malfrats de bas étages qui l’inquiète.
G.IA est à la surface maintenant, avec une laisse bien ficelée autour du cou.
I’ve been hanging around. I’m renovating a building two blocks away. Part of a development project.” Elle enfonce les mains dans ses poches, le sang séché sur les jointures qui ne risque pas de saloper ses vêtements. Et même si, son personnel de nettoyage à l’habitude d’enlever ce genre de taches. “Accessible accommodation for local people.” Elle plisse un peu les lèvres. “Turns out, some of the local people don’t see it with a good eye. You’ve seen them.” Elle désigne d’un geste de la tête le coin qu’elles viennent de quitter. “They did deserve the spanking.
ft.   @Summer Andersen  
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Les lippes se plient d’amusement. Summer n’a jamais été réellement punie, comment être puni par ce qui est absent après tout ? Elle a connu pire dans sa vie qu’une tape sur le cul. Ca n’a peu d’importance, ce n’est qu’un détail parmi tant d’autres, il y’a d’autres choses sur quoi rebondir ici. Toujours. Summer reste légère. Quelque chose qui ne changera jamais. Comme sa passion pour les pizzas. Découverte en Europe, un peu décevante aux Etats-Unis. Haussement d’épaule, on ne perd rien à tenter. Elle aime toujours tout gouter jusqu’a ce qu’elle soit décue. Quelque chose lui dit qu’avec Rapha ce soir, elle ne le sera pas. Confiante confiance.

Elles se mettent à marcher et Sam regarde un peu autour d’elles, ce n’est pas l’endroit où elle pensait la re-croiser un jour, mais en même temps, est ce que ce serait l’endroit où l’on s’imaginerait la croiser ELLE ? Non. Probablement pas. Et c’est tant mieux. Parce qu’il y’a des vies secrètes qui sont mieux quand elles le restent. Curiosité, intérêt. Ce que dit Rapha ne tombe pas dans n’importe quelles oreilles. “That’s good.” Parce que ça l’est vraiment, l’argent de ceux qui en ont devrait être usé à bon escient. “But yeah, we all know that people don’t like development, it’s easy to stagnate in misery.” Elle a vu ça dans des pays lointain, où le mythe du sauveur blanc n’est jamais vu d’un bon oeil — a bonne raison.
Sourire léger se glissant sur les lèvres du cauchemar. Leger rire. “And that was a beautiful one.” Pas qu’elle ne soit un expert en fessée, mais il y’a des moments de reglement de compte plus ou moins virulents aux quels elle a pu assister. Et il y’a des moments où le chatiment corporel peut être agréable.

“You’re a good person you know.” Et ça pourrait paraitre sorti du néant, mais la plupart des gens — elle y compris — auraient probablement juste tué leurs assaillants. Et fin de l’histoire. Probablement.

ft. @Rapha Wayne
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