Amos - anger is easy

Le Bon
Sous une mine éternellement renfrognée au point de se demander s’il sait seulement sourire, Amos, vite bousculé par ses émotions, peut néanmoins compter sur deux piliers qui l’ont gardé à flots jusqu’à présent : son instinct protecteur et sa loyauté envers ceux qu’il considère comme sa famille. Portant sur ses épaules le fardeau de ses proches sans leur demander leur avis, c’est dans les pires moments de son existence, que sa dévotion envers ces rares êtres capables de le supporter au quotidien lui a permis de rester debout, furieusement digne, et mener les troupes loin des dangers immédiats avec une intuition forte.

Dans son sang courait jadis le rôle de grand-frère capable de le réveiller d’une torpeur que son cadet et lui ont longtemps éprouvé au contact d’une mère manipulatrice et humiliante. Ce feu le força à agir, à devenir un rempart certes, mais surtout la tornade percutante pour retourner à l’envoyeur le mal subi. A en perdre les pédales, sans aucun doute. A en prendre leurs jambes à leur cou et traverser des milliers de kilomètres… Des décennies plus tard, c’est l’instinct paternel qui s’est éveillé au creux de ses tripes et malgré ses défauts et son tempérament sanguin, il a fait de son mieux pour offrir dans ses bras, un sentiment de sécurité aux jumeaux qu’il a adoptés avec Destiny. L’empathie, ce n’est pas son domaine, loin s’en faut ; la peur et la colère, en revanche… autant que possible, il tente d’être compréhensif, avec leurs – grands – enfants et ses frères et sœurs de captivité. L’animal chevelu a toujours manqué de patience, éructant une aura autoritaire et intimidante, mais devenir un reflet de sa mère et lever la main sur les gamins ? Plutôt se jeter du haut de l’Empire State.

Amos n’est pas un homme aux longs discours ; il sort rarement de sa réserve en public, où ses airs menaçants servent en vérité d’armure assez efficace pour imposer de la distance avec les inconnus. Après tout, on n’a pas élevé les cochons ensemble, ou devrait-on dire : en dehors des Deadcrows, on n’en a pas chié ensemble dans les caves laborantines d’Icarus ! Ses mots, rares mais sincères – quoique souvent arrosés d’une bonne dose de sarcasme –, ont autant de valeur que ses gestes. On ne fait pas des promesses qu’on ne peut tenir, surtout si la confiance de votre famille est engagée.

Est-ce cela qui, malgré les ombres qu’il aime à fréquenter, lui donne ce soupçon de présence imposante et charismatique ? Plutôt l’angoisse de les perdre, de les voir se déchirer à tout jamais… Malgré ses propres torts et sa rancune, il tente d’être ce liant qui scelle les membres de la famille entre eux. Au fond, eux seuls peuvent se comprendre et cerner leurs âmes esseulées.
en bref...
protecteur ☾ dévoué & loyal à la famille ☾ réservé ☾ charismatique ☾ intuitif ☾ angoisse pour ceux qu’il aime ☾ renfrogné (papa grumpf)

La Brute
Malgré toutes les bonnes intentions du monde – et Dieu sait que ce n’est pas toujours le cas – Amos est constamment perché sur un filin au-dessus de l’abysse de ses travers. Ses déchirures ont contribué à élargir cette faille déjà béante en lui : celle d’une colère si brûlante, une rage si foudroyante qu’un humain seul ne peut la contenir éternellement sans le payer amèrement. C’est derrière son regard électrique que dansent les étincelles de son ire, tour à tour menées par sa volonté ou capables de la renverser pour mener la ronde. Loup enragé ou taureau furieux, il ne tolère pas la trahison et se montre des plus implacables envers ceux qui mettraient les siens en danger. Cette tête de mule n’aime ni être contredit, ni qu’on se mette en travers de sa route une fois ses décisions prises. La seule à avoir jamais su le raisonner rapidement, c’est Destiny.

Toute cette énergie destructrice qui pulse dans chacune de ses cellules n’attend qu’un petit dérapage pour déferler et tout fracasser sur son passage : que cède le barrage de son très relatif self-control. Une fois ses grands chevaux montés, c’est le ton qui hausse, qui rugit même, c’est le lion en cage libéré qui bondit sur l’objet de sa colère, c’est une sauvagerie primitive qui s’échappe de son corps et qui souvent emprunte des mots odieux qui dépassent sa pensée. Le regard agressif devient tempête houleuse, et les objets volent ou se brisent entre ses doigts. Enfin, les objets, c’est dans le meilleur des cas… Vraiment, quand il explose façon Balrog, il vaut mieux ne pas être dans les parages (fly, you fools).

S’il cause peu, c’est pour mieux laisser parler ses poings. Seule solution pour éviter des accès de rage ? S’occuper la cervelle et les mains. Le corps truffé de tocs, à commencer par celui de machinalement serrer et desserrer les poings, de planter ses ongles dans la chair et y creuser ses paumes, ou grincer des dents à s’en péter la mâchoire. L’enfermer, c’est le meilleur moyen de le rendre dingue. Bouger, se défouler, en courant, en nageant ou en cognant des sacs de frappe – ou des adversaire – c’est une part indispensable de son quotidien. Mention spéciale à la piscine aménagée à son étage pour faire des longueurs dès le réveil. Faut bien trouver des avantages à occuper l’endroit le plus convoité de l’Underapple…

Plus surprenant, deux autres activités contribuent à lui octroyer un semblant de calme et de bien-être : s’occuper de plantes et cuisiner. Et vu le gaillard, on est parti de loin. L’avantage des plantes, c’est qu’elles ne causent pas : aucun risque qu’elles le vexent. Au contraire, ces petites pousses fragiles l’obligent à se concentrer sur elles pour éviter les maladresses. Son antre d’ours, c’est en fait une caverne verdoyante aux murs végétaux entretenus par des lampes UV pour compenser l’obscurité permanente de la ville sous la ville. Quant à la cuisine… il s’est découvert cordon-bleu grâce aux mômes – et des bonnes crises de rire en souvenir. Rien de mieux que de réunir la famille autour de la table, de mettre de côté les emmerdes pour partager un plat préparé aux petits oignons et arrosé d’une bonne bouteille dégotée au marché noir. Nan ?

Éviter les accès de rage, en réalité, il n’y parviendra pas. En revanche, les minimiser, il essaie, il y met toute sa bonne volonté. Il essaie, parce qu’il sait que quelque chose tourne pas rond chez lui, que tout un tas de fêlures cabossent sa psyché et l’empêchent d’être un homme aussi bon qu’il le souhaiterait.

Comme la jalousie. Pourtant, il n’envie pas les autres – perte de temps à ses yeux : pourquoi perdre son énergie à envier la réussite d’autrui quand on peut la mettre à contribution pour construire ses désirs ? Vingt années de captivité comme rat de laboratoire, et cela vous fait un philosophe… Alors pourquoi ne pouvait-il s’empêcher d’être à ce point possessif avec la femme qu’il aimait ? Comme s’il avait peur d’être abandonné… La vérité, c’est qu’il est terrorisé par la solitude, par l’idée de se retrouver totalement seul avec juste ses pensées et sa colère pour le hanter. Et c’est exactement ce qu’il a réussi à obtenir en agissant comme un con…
en bref...
implacable ☾ colérique ☾ bagarreur ☾ brutal ☾ odieux ☾ rancunier ☾ jaloux ☾ possessif ☾ gueulard
Le Truand
A ne plus savoir sur quel pied danser, flingué au sol par ses propres états d’âmes, on en finit par apprendre à tricher avec soi. Et les autres. Son ressenti, il peine bien souvent à poser des mots dessus et l’exprime plus aisément au cours d’une bagarre (dont il est souvent l’alpha et l’oméga). Plus facile d’être sincère sur ce qu’il pense des autres que sur ce qu’il éprouve de sa propre personne et en l’occurrence… La culpabilité ne cesse de le ronger sans qu’il ne puisse lutter. Très doué pour écharper ses relations avec autrui, il se mord chaque jour les doigts pour avoir blessé sans le vouloir Destiny, pour s’être emporté au point de tenter de tuer une des leurs malgré sa trahison. Et en même temps, l’envie de l’étriper est toujours là, bien ancrée à l’estomac. N’avoir pas été assez rapide pour tenter de sauver Despair, ça aussi, il l’ajoute à l’addition des foirades en beauté. Avec des si, on refait le monde et c’est exactement ce que fabrique son inconscient impulsif et malade.

Au ras des pâquerettes sur la question des émotions, terrifié à l’idée de faire du mal à ceux qu’il aime, il en devient maladroit dans ses mots et ses gestes. Ses silences peuvent être mal interprétés, tout comme ses ronchonnements arrachés de mauvaise foi ou son cynisme acerbe fagoté d'humour noir, et s’il lui vient l’envie de s’exprimer d’un geste doux, souvent il se bloque tout seul : et si au lieu d’une accolade ou un gros câlin de daron, avec ses fichus pouvoirs il expédiait l’autre droit dans le mur ? Alors il triche, il se persuade que tout va bien quand tout va mal. Se renferme ou s’éclipse sur un coup de tête, trouve un moyen de purger ses peines à coups de poings.

Faut l’avouer, Amos n’a jamais vraiment eu de travail honnête dans sa vie, même avant ses mutations. Pour survivre, il a longtemps truandé, il s’est souvent battu aussi. Les arènes de combats clandestins, il ne les a pas découvertes par magie en 2005. Parfois lui arrive-t-il de rentrer avec des hématomes, la gueule ensanglantée et le sourire aux lèvres (« c’est qu’t’as pas vu la tronche de l’autre en face ») ; parfois se prend-il au jeu des paris. Et c’est le genre d’endroit où l’on crée des relations pour faire tourner le business des corbeaux… Certains seraient prêts à n’importe quoi pour un peu de carburant spécial et étrangement, il sait se montrer très persuasif pour encourager de potentiels clients à s’engager auprès de Dream – même si tout le monde, à la maison, le sait bien plus « persuasif » lorsqu’il s’agit de décourager des connards qui espèrent chatouiller les Deadcrows.

Par ailleurs, les médocs, les calmants, pas la peine de s’y essayer avec lui : peine perdue. Abaisser sa vigilance produit exactement l’effet qu’il préfère éviter à tout prix. Et avec tout ce qu’il a vécu à Icarus, il ne veut plus jamais voir une seringue l’approcher de sa vie – de toute façon, il faudrait envisager la dose pour éléphant.
en bref...
persuasif ☾ bouffé par la culpabilité ☾ impulsif ☾ maladroit ☾ amateur de combats clandestins (paris et participation)

Mutation : Énergie cinétiqueÉnergie accumulée par un objet en mouvement, dépendant de sa masse et de sa vitesse tels que : Ec = mv²/2. La variation d’énergie cinétique entre deux temps donnés correspond à la puissance développée par les forces extérieures exercées sur l’objet.

(merci Newton)

Limites générales De manière générale, ses émotions ont un impact direct sur ses capacités : elles sont à la fois son frein et son moteur. La colère ou la peur vont décupler ses capacités mais aveuglé par elles, Amos perd le contrôle, s’épuise voire brûle ses batteries internes. Et comme un cercle vicieux, son caractère sanguin est influencé par ses déchirures : cette énergie bouillonnante à l’intérieur de lui sont comme les étincelles d’une ire qui ne demande qu’à exploser. Son plus grand ennemi, c’est le contrôle de soi.
Déchirure 1 : Force vive du solide
Force de contact exercée sur un objet pour lui conférer de l’énergie cinétique. Amos est capable de convertir force en grande quantité d’énergie cinétique d’abord à son corps (ses poings notamment) mais aussi, par contact direct (prolongé ou via un choc) à des objets. Son efficacité dépendra d'une part au temps accordé à transférer cette force à l'objet, et d'autre part de sa fatigue et de son état de santé général, sachant qu’il lui sera bien plus facile de transmettre une grande quantité d’énergie à des objets légers.


Niveau 1 : force brute, déjà conséquente, qui peut être convertie et ainsi augmenter la vitesse de ses gestes, donc la puissance d’impact d’un coup par exemple. L’idéal pour casser des dents ou jouer au base-ball avec la tête d’un type qui lui revient pas. Il semble ainsi plus rapide qu’un humain lambda de manière ponctuelle mais n’est pas doté de super-vitesse. Cela se traduit, par exemple, par un sprint pouvant décourager un Hussein Bolt sur une quinzaine de mètres grand maximum. Niveau 2 : force balistique. Amos concentre une force importante à un objet de petite masse (au-delà d’un kilogramme, c’est extrêmement fatiguant) pour s’en servir comme projectile. A titre de comparaison, il peut transmettre à un objet de 100g la même énergie qu’une arbalète à poulie moderne, pour une vitesse maximale de 400 km/h (la vitesse décroit si l’objet est plus lourd). Ce transfert d’énergie peut demander jusqu’à cinq secondes à son intensité maximale.Limites de la déchirure : Sa santé en pâtit s’il abuse de l’utilisation de cette déchirure. Cela peut aller d’une fatigue plus lourde, avec des migraines, à la perte de connaissance avec des saignements de nez voire risque de rupture d’anévrisme. Assailli de vertiges, il est alors comme déconnecté de la réalité et il lui faut quelques minutes pour retrouver tous ses esprits.
Déchirure 2 : Pression dynamique
Mesure de l’énergie cinétique d’un fluide. Son corps transmet ou absorbe l’énergie cinétique des fluides qui l’entourent, à commencer par l’air. Le fluide ainsi mis en mouvement pourra arrêter (à énergie égale), ou ralentir, ou dévier un choc qui normalement atteindrait Amos à pleine puissance.


Niveau 1 : absorption dynamique de l’air. L’air autour d’Amos (soit la totalité de son corps, pour une pellicule d’air de 10 cm d’épaisseur, soit une zone plus réduite de son choix qui peut être plus épaisse ou contenir plus d’énergie) vibre d’énergie cinétique et, en cas de choc – mauvaise chute, bagarre ou projectile qui le vise, etc – absorbe l’énergie de ce choc à la place de sa carcasse. L’énergie absorbée est égale à l’énergie cinétique qu’il a transmise.Limites de la déchirure : L’utilisation de la deuxième déchirure affaiblit momentanément son organisme (comme si on lui pompait son énergie) donc s’il est heurté par un objet qui avait plus de puissance que l’air autour de lui, il le sentira bien passer. Il ne sera de toute façon pas à l’abri des balles. Il doit également user d’une concentration assez intense pour visualiser la zone d’air à laquelle transmettre son énergie, ce qui peut le déconnecter du présent.
Déchirure 3 : Énergie cinétique moléculaire
Etat d’agitation cinétique des molécules et des atomes qui se traduit par l’émission de chaleur. La théorie cinétique au niveau moléculaire est en lien avec les changements d'état de la matière, mais Amos ne risque pas d'y comprendre grand-chose vu son niveau lamentable en sciences.


Niveau 1 : agitation moléculaire du solide. Amos peut augmenter (par contact direct, ou indirect grâce à la déchirure 2, mais cela induit des pertes et prend plus de temps) l’énergie cinétique moléculaire d’un objet solide, ce qui va produire un échauffement et déformer le matériau. Prémices ; contrôle involontaireLimites de la déchirure : L'apparition de sa troisième déchirure est récente et incontrôlée, d'ailleurs ça lui fout les jetons à l'idée de potentiellement brûler quelqu'un. Il n'est pas non plus à l'épreuve des brûlures.