Fill the void | SOULBREAKER

 

The void, the concept of nothingness, is terrifying to most people on the planet. And I get anxiety attacks myself. I know the fear of that void. You have to learn to die before you die. You give up, surrender to the void, to nothingness.
━ Harry Dean Stanton.

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Pile

Les émotions bousculent, elles bousculent tellement Enaël qu'il est finalement maladroit. Le mot de travers, le geste qui casse. Il ne le fait jamais exprès, sa bouche à quelque chose de spontanée. Ses mots lui échappent, parce qu'il ressent les véritables intentions. Et souvent, on lui tient rigueur des vérités qu'il dévoile. Avec le temps, il a pourtant appris à faire attention ; il se tient davantage à distances des autres, il s'isole. Dans son brouillard d'émotions, lorsqu'il est au plus bas ; il trouve l'humanité moche et avide. Il la voit avec son masque dévoreur, à convoiter ce que le voisin possède, à désirer ce qui ne peut être acquis. Et il ne comprend pas.. Il ne comprend pas, parce que lui, il se contente de ce qu'il a et s'est résigné à renoncer à ce qu'il ne peut posséder. Puis, dans ses meilleurs jours, Enaël est galvanisé par l'humanité. Il la trouve pleine d'espoir malgré sa noirceur et il espère toujours que ses sentiments vont perdurer.. Mais rien ne dure jamais. Jamais.

Il aurait pu être envieux de ce que sa sœur possède, il aurait pu vouloir sa capacité à maitriser les émotions des autres et les siennes, mais il a renoncé à le faire par amour. Il préfère porter le fardeau de leur malédiction plutôt que de la voir souffrir.

Habité d'une douceur que l'empathie lui confère, Enaël est gentil. Gentil comme le serait quelqu'un prêt à vous aider même si ça lui coute. Pour autant, il n'est pas naïf. Il vit dans l'Underapple depuis toujours, il est né dans un laboratoire ; il a vu le moche, il a vu la cruauté, il se souvient de la douleur du rejet. Alors, il se méfie. Dans sa gentillesse, il place toujours une barrière, une distance qui s'efface inévitablement avec la maladresse.

Futé sans être un génie, c'est le genre de jeune homme à passer son temps à lire des livres sur les sujets qui l'intéresse. Dévoué d'ailleurs à la cause animale, il aimerait pouvoir en aider une majorité, à défaut de pouvoir sauver l'humain.

Enaël avec son empathie, il est tout ce qu'on pourrait espérer de lui.
Un être humain.

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En bref Humain ✥ compréhensif ✥ introverti ✥ distant ✥ aimant ✥ attentionné ✥ torturé ✥ indépendant ✥ passionné ✥ maladroit ✥ indulgent.


Face

Lorsque les émotions se retirent, Enaël change. Il n'est plus que l'ombre de lui-même. Incarnation du Void, il sourit enfin de ce sourire séducteur qui donne envie de lui mettre une claque lorsqu’on ne souhaite pas l’embrasser. Le regard audacieux, le verbe plus assuré, il est l'autre face d'une personnalité née pour être effacée. Merdeux plein de promesses qui ne vit que pour son bénéfice personnel, il compte les heures avant de retourner se cacher dans les ombres.

Il estime connaitre assez bien ce qui fait l'humain et méprise l'humanité pour ce qu'elle est : un amas d'opportunistes jouant au jeu du positif pour se soustraire au négatif. Pour lui, les émotions sont une mascarade à laquelle il ne souhaite pas se prêter.

Pourtant, il ressent. Il ressent sans son empathie : Du ras le bol, du désintérêt, de la colère, du dégout et du mépris. Le négatif l'emporte toujours plus facilement et fait de lui une pourriture abjecte. Entre ses mains, il n’y a désormais plus que les corps qui comptent, les sensations procurées au-delà des sentiments cultivés.

Comme dirait sa sœur : heureusement que ça ne dure pas.
Heureusement qu'il n'est pas toujours comme ça.
Heureusement que ce n'est que l'expression de sa mutation détraquée..

Vraiment ?
Enaël est pourtant né sans ressentir toutes ces émotions débordantes. Il est né avec ce calme désinvolte et machiavélique. Le Void n'a finalement fait que creuser ce qui existait déjà. Il a accentué le trait d'une déshumanisation naturelle jusqu'à paradoxalement combler l'absence par un trop plein.

Alors, le revers de la médaille d'Enaël est indubitablement lui, mais différemment.

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En bref Distant ✥ je m'en foutiste ✥ désintéressé ✥ indifférent ✥ beau parleur ✥ séducteur ✥ colérique ✥ en quête d'indépendance ✥ nonchalant ✥ acide ✥ méprisant ✥ cruel.

LE CORPS MUTANT

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La mutation

Type de mutant : True Blood, fils d'une Originelle de 1985.
Âge lors de la première déchirure : Tout juste 7 ans. Il se considère maudit depuis 20 ans désormais.

Mutation :✥✥✥ The Void

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Humanisation du vide ultime, celui dévore tout, qui consume toutes les forces. En lui n'existe que des abysses de silence. L'humanité chute sans cesse au sein du trou noir qui lui sert d'âme.

Les déchirures

Void(emotion)

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Habité par un vide émotionnel, Soulbreaker parvient à le combler grâce à son empathie. Phénomène constant qui l'enveloppe comme une seconde peau, elle tend à combler trou noir de ses émotions. C'est tout à la fois violent et éprouvant, mais c'est ainsi qu'il est fait.

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1 ✥ Ressentir

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Soulbreaker est en capacité de ressentir toutes les émotions des personnes l'entourant dans un rayon de 20 mètres. Dans sa tête, ça hurle ; sur sa peau, ça grouille. Les émotions le bousculent et le remplissent de parasites qu'il parvient à peine à tenir en respect. Cependant, dans ce brouillard, il parvient parfois – grâce à un contact physique – à se focaliser sur les émotions d'une seule personne.

2 ✥ Partager

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Toutes ces émotions parasites qui le submergeaient jadis par vagues incessantes sont aujourd’hui sous contrôle (relatif). Par force d'habitude et d'entrainement, Enaël parvient désormais à tenir en respect les émotions des autres. Et au lieu de les refouler, il sait en sélectionner une seule pour la transférer à une personne. Le phénomène lui demande de la concentration, un contact physique et une intention. Il doit, lui-même, ressentir l'émotion qu'il décide de transférer avant d'être capable de le faire.

3 ✥ Voler

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Ce qu'Enaël peut donner, il est également en capacité de le dérober. Cette émotion tombe alors dans son Void, c’est-à-dire, ce vide émotionnel qui existe sous la surface grouillante de son empathie. Si la manipulation met à mal son équilibre intérieur et le force à ressentir un peu plus fortement tout ce qui l'entoure, elle lui permet surtout de voler l’émotion la plus puissante présente chez une personne afin de l’alléger de son fardeau. Dans son sillage, il laisse un sentiment d'apaisement que lui, malheureusement, ne connaitra jamais.

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Void(physique)

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Plus récemment, le Void a appris à le quitter, à s'extraire de son corps. Focalisé dans le bout de ses doigts noircis, le Void contamine ce qui existe pour le rappeler à lui.

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1 ✥ Rappeler

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Par le contact du bout de ses doigts noircis par l'expression du Void, Enaël fait disparaitre un objet inanimé. Rongé par le vide, l’objet s'efface peu à peu de la réalité pour cesser d'exister. Le phénomène ne se produit que sur des objets de taille petite (la taille maximale se résumant à une boite qu'Enaël peut porter dans ses bras). Et fort heureusement pour lui, il n'affecte aucunement le vivant.

Les limites

A contrario de la majorité des mutations, le premier niveau de l'empathie d'Enaël est constamment actif. Ainsi à chaque instant, il reçoit un bombardement d'émotions qu'il a appris à gérer bon gré, mal gré.

Enaël est néanmoins contraint d’éteindre son empathie régulièrement tant les émotions deviennent insoutenables sur la durée ; ainsi paradoxalement, il ressent le besoin de faire le vide. De manière épisodique, le switch balance fatalement le mutant dans un abysse de noirceur. Départi de son empathie, Enaël n'a désormais plus accès au Void(emotion) et ne parvient qu’à maitriser le Void(physique) ; instinctivement, il devient alors l’incarnation du Void. Au-delà de cela, les émotions le quittent, il est une coquille vide défaite d'humanité et particulièrement désagréable.

Dès lors, ne serait-il pas plus facile de renoncer à l'empathie ? Impossible, puisqu'elle ne cesse de se rappeler à son bon souvenir. Grouillante au dehors telle une nuée de papillons attirées par une lumière durant une magnifique nuit de printemps (oui, vraiment), elle s'accroche à la peau d'Enaël, le forçant à l'accepter. A céder à son appel.
Chose qu’il fait toujours, afin d’avoir un semblant de paix.

La manifestation physique du Void est un phénomène récent, il effraye Enaël plus qu'il ne pourrait l'avouer. Lorsqu'il fait disparaitre quelque chose, son empathie se dérègle, bousculant la balance de ses émotions. De plus, il ressent également de manière somatique un vide intérieur qui demande à être comblé. Cependant, il ignore encore comment le combler.

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LE CORPS HUMAIN

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Particularités physiques

De grands yeux bleus qui sondent l'âme et un sourire rayonnant ; Enaël est un jeune homme ordinaire ressemblant à bien d’autres âmes errantes de l'Underapple. Habitué à porter un sweat à capuche, il s'isole des émotions des autres de cette façon. C'est un artifice, une protection artificielle ou alors.. Un style qu'il se donne. En dessous, il s’habille le plus souvent de t-shirt grimé des symboles de la pop culture.

Malgré tout, il est surtout un jeune homme qui change lorsque l'empathie le quitte. En ces instants, son expression mute et le bleu de ses yeux s'auréole d'une ombre rougeâtre. Du même genre d'ombre que d'autres perçoivent dans l'obscurité ou sous le flash d'une photo. Ses goûts vestimentaires, eux, s’affinent et il préfère alors abandonner son style négligé pour arborer chemise et pantalon de ville.

Les manifestations du Void, quant à elles, passent par un noircissement du bout des doigts mais aussi de ses veines, comme s'il le contaminait jusqu'au creux de son âme.

Aptitudes particulières

Si vous demandez à Enaël d’établir la liste de ses aptitudes, il vous répondra naturellement qu'il n'en a pas aucune de réellement notable. Qu'il est quelqu'un ordinaire si on fait abstraction de son empathie ou, en fonction de l'alignement des planètes, son manque d'empathie.

Au fil du temps, Enaël a pourtant développé une aptitude à la lecture rapide. Il adore lire et ne s'en prive pas. Le plus souvent, cela l'aide à s'évader, à tuer son isolement devenue habitude.

Son amour pour les animaux lui a donné envie de découvrir comment les aider. Alors, souvent, c'est aussi des livres sur les animaux et d'études vétérinaires qu'il parcourt. Il rêve, au-delà de cela, d'avoir la capacité d'aider ses réfugiés.

Autrement, Destruction l'a formé au combat au corps à corps, mais il déteste se battre. Ainsi, à défaut d'utiliser ses poings, il préfère utiliser les mots. Ou les émotions.

Il était une fois un drame

Plus que tout, Enaël considère sa mutation comme étant l'essence même d'une malédiction. S'il accepte et tolère qu'on puisse être comme lui, il a du mal à comprendre qu'on souhaite devenir un mutant. Pour autant, si vous venez lui demander son avis de manière frontale, il vous répondra immanquablement qu'il n'est personne pour juger les besoins et envies des autres. Des Sept, il ne sait pas grand-chose, hormis ce qui lui parvient par les médias. Il considère ce groupe comme étant un mensonge fabriqué de toute pièce par un croque-mitaine espérant passer pour un sauveur. Ledit croque-mitaine, évidemment, n'est autre qu'Icarus Inc. Eux, il ne les hait pas ; il les craint plutôt comme on craindrait un monstre qui hante inlassablement vos cauchemars. C'est d'ailleurs à eux qu'il doit ses réveils en sursaut et les quelques souvenirs blancs de son enfance. Fatalement, il voit ce qu'Icarus Inc à fait à sa famille ; il voit combien la corporation à abimé leurs émotions. Et il ne peut faire autrement qu'avoir peur pour eux. Au-delà, il se demande parfois si ce n'est pas eux qui ont fait de lui le monstre qu'il est.. Ce monstre aux émotions artificielles.

Tout ce qui concerne les altérés et la technologie passe un peu au-dessus de la tête d'Enaël. Il les apparente davantage au Maelström plutôt qu'à Theseus Corp. Aussi étrange que cela puisse paraitre, il a néanmoins grand mal à considérer le Maelström comme son ennemi. Parce qu'eux, ils ont le même but que sa famille ; ils veulent aider la population de l’Underapple. Pour lui, le conflit qui déchire les deux gangs est d'une nature autre, blindé d'émotions.. Et ça, ça n'a rien de rationnel.

New Blossom.. New Blossom est une chappe de fer au-dessus de la tête d'Enaël. Un monde qu'il ne peut explorer, qui lui échappe et qui lui fait souvent peur. Il rêve d'aller le visiter, il rêve de le découvrir et peut-être qu'un jour, sur un coup de tête, il le fera.

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L'appartenance

Tomorrow's Disaster
Parce que c'est une histoire de mesure d'espoir et de crainte des lendemains.

 

“ What are you doing to me ? ” he asked the crow, tearful. Teaching you how to fly. “ I can’t fly ! ” You’re flying right now. “ I’m falling ! ” Every flight begins with a fall, the crow said. ”
― George R.R. Martin.

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❝ Aujourd'hui, on m'a demandé de résumer ma vie. Comme si elle tenait sur quelques feuilles volées, peut-être parce que je suis jeune.. Peut-être parce que je donne l'impression de n’avoir rien vécu. Et dans le fond, je comprends ce que vous pouvez penser de moi.
Je comprends ce que vous ressentez.

Vous savez, pourtant, je suis né dans une cage ; sauf qu’elle n'avait pas de barreaux comme ceux de vos prisons. Elle était terriblement blanche, aseptisée, d'une froideur incroyable. D’ailleurs.. Parfois, lorsque je me réveille, j'ai quelques souvenirs pales qui me reviennent, ça me bousille un peu l'humeur, et puis.. L'empathie fait tout le reste. Beaucoup pense que ma mère est Destiny et que je suis l'enfant d'un divorce sans mariage depuis qu’elle s’est séparée de Destruction. Mais avec ma jumelle, Audrina, nous savons que notre véritable mère est indifférente à notre sort. Pour elle, nous n'existons que pour être ignoré, comme si notre naissance n’avait été qu’un maillon de plus à la chaine de ses cauchemars.

Je le vois. Je le sens. Lorsqu'elle nous regarde, elle ne nous voit pas. Son esprit porté hors de ce monde s'est arrêté au malheur qu'on représentait. Notre naissance a été le point final de sa folie.. Le point de non-retour de sa raison.

Audrina recherche encore son attention, elle veut son amour. Comme si ça allait combler le vide qui creuse son cœur ; mais moi, j'ai une autre théorie. Je pense que ce creux que nous possédons chacun est le résultat de notre malédiction. Nos émotions sont autant notre force que notre fléau. Enfin, ma sœur peut parler d'émotions qui lui appartiennent, mais pour mon cas, je n'en sais trop rien. Car je n'ai jamais vraiment su si mes émotions m'appartenaient.

D’ailleurs, lorsque je pense à elles, je repense immanquablement à mon enfance.
On n'était que des gamins lorsque les murs blancs se sont effondrés pour révéler un paysage de désolation. Le New York que les autres nous racontaient pour nous bercer n'était finalement plus que ruine, et nous, on était enterrés. Comme si on cherchait à nous oublier.

J'étais en état de choc, submergé, quasi-noyé sous une mer de chagrin, de peur, de désespoir et de colère. J'étais enseveli et il m'a fallu beaucoup de temps pour remarquer qu'Audrina était devenue comme moi.

Ou presque.
Non, en fait, Audrina n'a jamais été comme moi.. Jamais. Parce qu'elle, elle a fini par réussir à maitriser ses émotions et celle des autres. Alors que moi, il m'a fallu beaucoup d'effort pour me rendre compte que le contrôle impliquait un sacrifice. Celui de mon âme.

La première fois que je suis parvenu à mettre sur pause mon empathie, j'avais douze ans. Je me souviens que tout était clair et limpide. Parce qu’enfin, toutes ces émotions, je ne les ressentais plus ; c’était comme si on m'avait enlevé le manteau de plomb que j'avais été contraint de porter toute ma vie. J'étais soulagé, libre et pourtant pas spécialement heureux. J'étais plutôt satisfait.

Et puis, le prix à payer pour ma maitrise s'est révélé à moi. A ma famille. A ma sœur.
Je me souviens avoir craché mon désintérêt au nez d'Audrina. Je me souviens avoir ri au nez de Destiny et Destruction alors qu'ils me réprimandaient. Je me souviens avoir appuyé là où ça faisait mal en croisant Delirium. En somme, je me souviens être devenu un immonde petit con.

Jusqu'à ce que ça me démange, jusqu'à ce que l'empathie ne me revienne en pleine face avec comme petit bonus la culpabilité. Mais ma famille a été plus clémente que moi ; elle m'a pardonné, elle m'a compris, elle m'a tendue la main. Mais est-ce que je le méritais vraiment ? Je me le demande encore aujourd'hui.

Alors que Destiny a toujours tenue à me faire l'école à la maison, ils ont décidé à mes quatorze ans de me mettre à l'école. Tout ça pour me sociabiliser, disait-elle..
Je vous épargnerais les détails, mais ça a été un échec.
Les émotions des ados et moi, ça n'a jamais fait bon ménage.

Alors, j'ai dû me débrouiller avec les moyens du bord, apprendre tout seul en voyant ma sœur s’épanouir de loin. J'ai beaucoup lu, comme pour m'offrir une fenêtre sur le monde et sur les gens ; et je me suis isolé.
J'ai toujours été persuadé que ma famille serait mon seul immuable dans ma vie.
Pourtant, la fêlure n'a toujours fait que grandir, au fil des années. Elle s'est creusée. Je l'ai vue. Je l'ai senti.

Tout ça jusqu'en 2021.
Je ne me souviens plus vraiment ce qui a mis le feu aux poudres, mais peut-être que finalement, il fallait que ça pète, tout simplement. Tout ce que je sais par contre, c'est que Desire et Destiny en sont venue à s'affronter. Leurs émotions se sont entrechoquées et abimées jusqu'à un point de non-retour. Et puis, il y a eu la trahison.

J'ai senti la déception, la colère et la rancune.
Contre Desire mais aussi contre le Maelström.

La maison est alors devenue un vivier d'émotions passées sous silence et j'ai commencé à étouffer.

Alors, je me suis dit qu’avec ma vingtaine passée, peut-être qu'il était temps que je prenne le large..
Du coup, j'ai trainé du côté de Broadway. J'ai hanté les anciens théâtres un moment, à me demander ce que j'allais faire de ma vie. Je me souviens que Kali a commencé à trainer avec moi peu de temps après. C'était comme si nos besoins de solitude s'étaient trouvés. Et il faut dire que sa présence ne m'a jamais dérangé.

Tous les deux, on a toujours été différent.
Je le sais.

Et puis, dans ces théâtres, j'ai commencé à trouver des chats abandonnés. Je les ai nourris jusqu'à me décider à trouver un endroit où les accueillir. Et parce que Broadway me parlait bien, je m’y suis même installé. Destruction m'a aidé à ouvrir mon refuge ; après tout, il savait que ça me faisait du bien. Ensemble, on a aménagé l'étage. Moi, ça me rassurait, et lui, ça lui faisait du bien de prendre de la distance.

C'est comme ça finalement que j'ai trouvé ma voie.
A aider les animaux oubliés et abimés.


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La chronologie

1998 ✥ Naissance d'Enaël et Audrina dans le laboratoire secret d'Icarus Inc, à New York. Ils sont les enfants de Delirium.
1998 - 2005 ✥ Enfance entre les murs du laboratoire ; Enaël éveille sa mutation quelques mois avant la destruction de New York.
2005 ✥ Destruction de New York et du laboratoire. Enaël est sauvé des décombres avec sa sœur jumelle par Despair. Il garde un souvenir très flou de l'évènement. Il ne se souvient pas du drame qui a suivi avec Des/cease et par conséquent des raisons de la mort de Despair. Il sait simplement qu'une brèche s'est créé au niveau des émotions au sein de la famille.
2010 ✥ Enaël comprend enfin comment mettre son empathie sur pause. Il devient officiellement un petit con et vit très mal l'épisode.. Enfin, a posteriori.
2010 - 2012 ✥ Comme avant, Enaël étudie à la maison. Son empathie l'empêche de côtoyer d'autres personnes.
2012 ✥ Destiny décide de mettre Enaël à l'école de l'Underapple. Très rapidement, cela se passe mal, il retourne étudier à la maison.
2012 - 2021 ✥ Enaël vit majoritairement au niveau du New York Times Building, au sein de la famille. Il étudie, lit beaucoup et peine à se sociabiliser.
2021 ✥ La trahison de Desire déchire la famille. Ils s'installent tous au sein de l'Empire State Building. Enaël étouffe.
2021 - 2022 ✥ Enaël traine du côté de Broadway, il s'occupe des premiers animaux errants qu'il croise.
2022 ✥ Enaël trouve une petite boutique, il l'aménage en refuge avec l'aide de Destruction. Il sauve tous les animaux qu'il trouve au sein de l'Underapple. Petopia est désormais ouvert.